Afrique du Sud : La grogne des étudiants se poursuit

Les étudiants sud-africains ne sont pas encore prêts à reprendre les cours, malgré l’obtention, de la part de l’Etat, de l’annulation de la décision d’augmentation des frais de scolarité en 2016.

Pour les étudiants protestataires, ce renoncement ne constitue qu’un aspect de l’ensemble de leurs demandes. Ils réclament également une éducation gratuite pour tous dès la rentrée 2017 et la fin du recours à la sous-traitance au sein des universités. Les étudiants estiment que le recours aux prestataires de services pour nettoyer ou sécuriser le campus contribue à dilapider les fonds de l’université.

Selon la déclaration du président Jacob Zuma, à l’issue de la réunion avec les leaders de la contestation, vendredi 23 octobre, il était sous entendu que les négociations concernant les autres doléances des étudiants devraient se poursuivre parallèlement à la reprise des cours.

Le président avait annoncé en effet que «qu’il n’y aura aucune augmentation des frais de scolarité en 2016», et que «les discussions se poursuivront sur des problèmes plus larges que les frais de scolarité (…) comme l’éducation gratuite, l’indépendance des universités et le racisme».

Une réunion des étudiants de l’Université du Wits et de celui du Cap, le lendemain de la rencontre avec le président, avait abouti à la conclusion selon laquelle le mouvement de protestation devait continuer jusqu’à ce que le gouvernement prenne des engagements sur le reste des doléances.

Le vice-chancelier de l’université du Wits n’a pas caché son indignation face à l’intransigeance des étudiants et craint que la poursuite de la protestation ne «mettre en péril l’avenir de nombreux étudiants», d’autant plus que les examens de fin d’année sont proches.

Le bras de fer continue donc entre les étudiants et les autorités. En tout cas, Amnesty International avait déjà interpellé les autorités sud-africaines sur le respect du droit des étudiants à manifester. «Les étudiants ont le droit d’exprimer leur désaccord pacifiquement et la police doit respecter ce droit», selon l’ONG.