Réactions des Burundais au retrait du statut de partenaire privilégié des USA

Les autorités burundaises ont manifesté une certaine indifférence à la décision du président américain, Barack Obama, de retirer à leur pays, le statut de partenaire commercial privilégié des Etats-Unis, alors que l’opposition a fait part d’inquiétudes.

Cette décision ne devrait pas nuire au Burundi, affirmant qu’«il n’y a pas de quoi paniquer, car les échanges commerciaux entre les deux pays sont nuls», a fait savoir l’ambassadeur burundais aux Etats-Unis, Ernest Ndabashinze, précisant que les relations diplomatiques entre les deux pays, restaient intactes.

Reconnaissant «certaines incompréhensions» entre les autorités des deux pays, et insistant sur la souveraineté du peuple burundais en relation avec les dernières élections présidentielles, le diplomate Ndabashinze a noté que des «contacts multiformes travaillent pour que le climat de mésentente puisse être levé».

En revanche, l’opposition a exprimé ses inquiétudes suite à la décision de Washington, ne serait-ce qu’à cause des retombées négatives sur les projets d’investissement en relation avec ce partenariat.

Barack Obama a annoncé à la fin de la semaine écoulée, son intention de retirer au Burundi le statut de partenaire commercial privilégié des Etats-Unis. La répression continue contre les membres de l’opposition, les assassinats, les détentions arbitraires et les cas de torture, sont autant de faits soulevés par Obama dans un courrier adressé au Congrès, pour justifier ce retrait du Burundi de la liste du programme Africa Growth and Opportunity Act (AGOA).

L’Agoa, mécanisme de coopération entre les Etats-Unis et l’Afrique subsaharienne, soutient le développement de l’Afrique en facilitant les exportations du continent vers le marché américain.

Le Burundi est entré dans une grave crise en avril dernier suite à l’annonce de la candidature du président Pierre Kuruziza à la présidentielle. Celui-ci a été réélu pour un troisième mandat malgré les critiques de l’opposition, de la société civile et de la communauté internationale.

La police burundaise qui est restée sur le qui-vive depuis l’éclatement de la crise venait de tirer, par erreur, ce samedi 31 octobre, sur un bus transportant des gens en provenance d’un cimetière pour enterrer un des leurs. Les autorités ont parlé «d’incident» et ont avancé le chiffre d’un mort, contre 15 victimes selon les témoins.