Transparency International Niger condamne l’idée d’enrôler des étudiants dans une milice dite « de défense volontaire »

L’ONG Transparency International Niger (TI-N) a condamné fermement, dans un communiqué publié ce jeudi 31 juillet, l’initiative nigérienne dénommée « GARKUWA KASSA », appelant à la mobilisation d’étudiants pour la « Défense Volontaire de la Patrie ».

Cette initiative vient du mouvement M62 (Union sacrée pour la sauvegarde de la souveraineté et de la dignité du peuple), lancé en 2022 pour s’opposer au redéploiement au Niger, des troupes françaises de Barkhane après leur départ du Mali.

L’organisation de défense des droits humains rappelle que ce genre de milices a souvent semé le chaos à travers le monde, citant, pour le cas du Niger, le mouvement « Jeunesse Pionnière » qui, durant la Première République, aurait commis des exactions contre les populations civiles.

Ces groupes dans différents pays « ont été impliqués dans des conflits violents et des violations graves des droits de l’homme entrainant des souffrances et des pertes en vies humaines, sous prétexte de garantir la sécurité », déplore l’ONG.

Ayant appris la mobilisation des étudiants à travers une note d’information du Comité Exécutif de l’Union des Etudiants Nigériens à l’Université de Niamey (UENUN), TI-Niger a exhorté cette union, qu’elle considère comme une structure morale estudiantine très respectée, a ne « pas s’engager dans ce projet de création de milices, chose contraire à sa moralité et à sa mission».

« GARKUWA KASSA » n’est rien d’autre qu’«un enrôlement des jeunes pour la violence illégitime et le chaos», elle «constitue une violation flagrante du monopole de l’État en matière de défense nationale et représente un danger grave pour la sécurité humaine et la stabilité du Niger», insiste l’ONG Transparency.

TI-Niger interpelle ainsi les pouvoirs publics nigériens sur le risque d’exacerbation des tensions sociales et politiques, notamment dans un contexte déjà fragile marqué par des défis sécuritaires énormes ; et leur demande d’interdire immédiatement cette initiative illégale, tout en appelant au renforcement des capacités des Forces de Défense et de Sécurité pour garantir la sécurité sur le territoire national.

Pour l’ONG exhorte enfin les structures de la société civile, les syndicats et les médias à sensibiliser les jeunes sur les risques de telles initiatives, soulignant que «la défense de la patrie ne peut être privatisée ou personnalisée».