Alors que le Malawi organisera, le 16 septembre prochain, ses élections générales pour élire le président, les membres de l’Assemblée nationale et les conseillers au niveau du gouvernement local, l’ONG Amnesty International a invité, ce jeudi, les prétendants à garantir la promotion et la protection des droits humains avant, pendant et après les scrutins.
Dans un manifeste pour les droits humains publié avant les élections, l’organisation dit avoir publié ce qu’elle considère comme les huit priorités essentielles en matière de droits pour les prochaines élections, liées au droit à l’alimentation, aux droits des femmes, aux droits à la liberté d’association et d’expression, et aux droits des personnes en situation de handicap.
Selon le directeur régional pour l’Afrique australe et de l’Est à Amnesty International, Tigere Chagutah, le gouvernement devrait, dans un premier temps, « réexaminer et réformer les lois qui restreignent les droits à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association, afin de garantir la réalisation effective des droits humains. »
Ce responsable a estimé que « le premier mandat du président Lazarus Chakwera n’a pas été à la hauteur en matière de droits humains, marqué par des promesses non tenues concernant l’économie et le niveau de vie, l’impunité et l’espace civique. »
L’ONG suggère aux autorités d’assurer, pendant la période électorale, un environnement sûr et propice afin que les organisations et les acteurs de la société civile puissent mener librement leurs activités et que les citoyens puissent exercer pleinement et efficacement leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
L’organisation pointe du doigt des lois répressives, telles que le projet de loi sur les ONG, entré en vigueur en 2022, et la Loi de 2016 sur les transactions électroniques et la cybersécurité, qui « accélèrent le rétrécissement de l’espace civique au Malawi. »
Par contre, Amnesty invite le gouvernement à appliquer la Loi sur l’accès à l’information, adoptée par le Parlement en 2017 et entrée en vigueur en 2020, qui confère aux citoyens le droit légal d’accéder aux informations détenues par les organismes publics et certaines entités privées exerçant des fonctions publiques.
« Les nouveaux dirigeants doivent rompre avec le passé et endiguer la dégradation de la situation des droits humains dans le pays », a insisté Chagutah.