La Directrice des affaires humanitaires de l’agence des Nations Unies pour les questions de santé sexuelle et reproductive (UNFPA), Shoko Arakaki, a révélé lors d’une conférence de presse à Genève, que les femmes et les filles établies dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), région frappée par un conflit intense depuis des années, ont fait face cette année a une recrudescence des violences sexuelles.
Les viols et les violences sexuelles liées au conflit ont augmenté d’un tiers par rapport à l’année dernière, a-t-elle précisé à l’issue d’une visite effectuée cette semaine en RDC et dans l’Est du pays et au cours de laquelle elle a constaté les dures réalités auxquelles sont confrontées les femmes et les filles, selon les informations rapportées ce jeudi par le service d’information de l’ONU.
D’après Arakaki, ces femmes et filles sont prises au piège de l’une des pires crises humanitaires au monde et sont confrontées à une insécurité généralisée, au moment où les services essentiels sont gravement perturbés. « Elles sont violées, exploitées et maltraitées dans les camps, pendant leurs déplacements et au sein de leurs propres communautés », a-t-elle détaillé.
Se basant sur des rapports récents, elle indique que les incidents d’exploitation, d’abus et de coercition sexuels sont répandus, en particulier dans les camps de déplacés surpeuplés où les mesures de protection et de sécurité restent limitées, ajoutant que la crise serait exacerbée par la faim et le manque de moyens de subsistance pour les personnes déplacées dans la partie orientale du pays.
L’UNFPA, qui dit fournir actuellement des services de santé essentiels aux femmes et aux filles dans le pays, appelle de toute urgence à une augmentation des financements pour fournir des soins attendus.
L’Agence onusienne estime que sans action urgente, plus de 6.000 décès évitables pourraient survenir d’ici la fin de l’année, alors que le Plan d’intervention et de réponse humanitaires pour la RDC, doté de 2,5 milliards de dollars, n’est actuellement financé qu’à hauteur de 16 %. En général, dans toute la RDC, 27 millions de personnes devraient avoir besoin d’une aide humanitaire en 2025.
Par ailleurs, l’UNFPA exhorte toutes les parties au conflit à respecter leurs obligations légales de protéger les civils et les infrastructures, y compris les établissements de santé, et à garantir l’acheminement sûr de l’aide humanitaire.
