Côte d’Ivoire: L’opposition écartée du nouveau gouvernement

La composition du nouveau gouvernement de la Côte d’Ivoire a été dévoilée ce mardi 12 janvier par le Secrétaire général de la présidence de la République, Amadou Gon Coulibaly.

La nouvelle équipe est passée de 31 à 36 ministres, de cinq à neuf femmes, mais, comme pour le gouvernement précédent, elle n’a cédé aucune place pour l’opposition.

Le premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a justifié la mise à l’écart de l’opposition dans son gouvernement par le fait que son rôle est de «s’opposer». «Le parti au pouvoir doit gérer le pouvoir, l’opposition doit s’opposer», a-t-il affirmé devant la presse, précisant que «chacun doit jouer son rôle.»

Le chef du gouvernement estime que les adversaires du régime au pouvoir disposent des droits légaux pour assumer pleinement leurs responsabilités. «Le président de la république a travaillé beaucoup en faveur de l’opposition, à la fois pour faire en sorte que l’opposition ait un statut (…), puisse accéder aux médias de l’Etat et puisse gérer de manière efficace et librement ses activités qui sont sur le territoire national».

C’est là «un élément de la démocratie», d’après Ducan. Pourtant, selon les informations relayées par la presse locale, le président du Front Populaire Ivoirien (FPI), Pascal Affi N’Guessan, serait prêt à intégrer la nouvelle équipe gouvernementale. Il aurait donné, dans ce sens, son quitus au chef de l’Etat. Une attitude de nature à fâcher les partisans du FPI restés fidèles à l’ex-président Laurent Gbagbo et qui accusent N’Guessan d’être un «traitre».

Duncan a en outre précisé que son équipe constituait «un gouvernement de mission et de combat» qui devra mettre en œuvre les instructions du président de la République, Alassane Ouattara, conformément à ses engagements pris devant le peuple ivoirien.

Toujours selon le premier ministre, la nouvelle équipe s’attaquera à cinq piliers majeurs, notamment le renforcement des institutions, la gouvernance et la paix, la transformation de l’économie, l’amélioration des conditions de vie des ivoiriens, et l’amélioration des conditions des femmes et des jeunes.