Le FMI tire la sonnette d’alarme sur la «fuite des cerveaux» de l’Afrique

Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde contre la «fuite des cerveaux» signalée de manière accrue en Afrique subsaharienne, dans son rapport concernant les prévisions économiques mondiales publié ce mardi 4 octobre.

Pour l’institution de Bretton Woods, le nombre de travailleurs africains qualifiés, qui quittent leurs pays à destination des pays les plus riches, ne cesse de croître et pourrait atteindre 34 millions en 2050, contre 7 millions en 2013.

«L’immigration de jeunes travailleurs qualifiés fait peser un lourd tribut à une région au capital humain déjà rare», a déploré le FMI qui constate, en même temps, que cette fuite de cerveaux pénalise le développement du continent.

L’institution dirigée par la Française, Christine Lagarde note, toutefois, quelques bienfaits de l’établissement d’une diaspora africaine dans les pays nantis. Dans son rapport, elle souligne que certains travailleurs qualifiés reviennent s’installer dans leur pays d’origine, après quelques années passées à l’étranger, pour apporter «de nouvelles compétences et expériences».

Le document du FMI met également en exergue l’aide financière substantielle des membres de la diaspora africaine à leurs proches restés dans le pays d’origine. Les fonds expédiés constituent une véritable manne de devises et de soutien à la consommation locale.

Selon le FMI, les transferts de fonds vers l’Afrique auraient atteint, par exemple, 25% du PIB du Liberia en 2013-2015, environ 20% du PIB des Comores, de la Gambie et du Lesotho, ainsi que 10% du PIB du Cap-Vert, du Sénégal et du Togo, durant cette période.

La France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis accueillent actuellement, à eux seuls, plus de la moitié de la diaspora d’Afrique subsaharienne.