RDC: La double nationalité du nouveau Premier ministre crée la polémique

Le nouveau Premier ministre en République démocratique du Congo (RDC), Samy Badibanga, ne fait pas l’unanimité au sein de la Majorité présidentielle à cause de sa double nationalité belgo-congolaise qui n’est pas admise par la Constitution.

Le ministre des Relations avec le Parlement, Tryphon Kin-Kiey, s’est démarqué particulièrement avec ses déclarations sur la toile ce week-end. Pour lui, la double nationalité pose un problème juridique et moral, et Badibanga devrait renoncer «à la nationalité étrangère qu’il aurait acquise.»

«Ce que je sais c’est que cela ne va être facile de passer l’étape de l’investiture si cette question préalable n’est pas réglée. Cela pose un problème à la fois sur un point juridique et moral. Vous ne pouvez pas engager l’Etat congolais tout en ayant une autre nationalité. Il faudrait donc que, dans les jours ou dans les heures qui viennent, monsieur Bdibanga règle cette question-là»,  a déclaré Tryphon Kin-Kiey.

La question de la nationalité est très sensible en RDC. La nationalité congolaise ne peut être détenue concurremment avec une autre nationalité. Quelques responsables politiques ont d’ailleurs été déjà confrontés à ce sujet. Le cas d’un ex-ministre Charles Mwando N’Simba qui aurait renoncé en juin 2007 à la nationalité belge qu’il possédait en plus, avant de devenir premier vice-président de l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement de Kinshasa.

Samy Badibanga a été désigné, au poste de Premier ministre, la semaine passée par le président Joseph Kabila. Il est issu de l’opposition comme prévu dans l’accord politique conclu le 18 octobre dernier entre la Majorité présidentielle et une frange minoritaire de l’opposition. Cet accord prévoit le report à avril 2018 des élections présidentielle et législatives qui devaient en principe avoir lieu avant la fin de cette année.

Le nouveau Premier ministre devrait former son gouvernement d’ici la fin de cette semaine. D’aucuns s’attendent à voir comment le président Joseph Kabila s’y prendra avec cette irrégularité constitutionnelle qui continue de déferler la chronique.