Le CICR ferme ses bureaux au Niger, tout en rejetant les accusations de Niamey

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé jeudi 5 juin, la fermeture de ses bureaux au Niger et le départ de son personnel expatrié, comme exigé par le gouvernement du Niger qui l’a accusé, dans un communiqué publié le 31 mai, de «collusion avec des groupes armés».

Tout en «respectant pleinement» la décision des autorités nigériennes, l’organisation humanitaire a déploré cette initiative « qui met un terme à 35 ans d’activités humanitaires dans le pays» et rejeté en même temps, les accusations des dirigeants nigériens à son encontre.

«Au Niger comme partout ailleurs, notre priorité a toujours été et reste de venir en aide aux personnes les plus vulnérables affectées par les conflits armés en cours et ce, de manière transparente, indépendante, neutre et impartiale», a expliqué Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique.

L’organisation a souligné également que, dans le cadre de la mise en œuvre de son mandat humanitaire de protection et d’assistance aux victimes aux conflits, elle se doit de maintenir un dialogue, oral ou écrit, avec toutes les parties à un conflit armé, au Niger comme partout dans le monde, mais ne fournit jamais un soutien financier, logistique ou de toute autre nature aux parties au conflit.

Alors que le Niger continue de faire face à une crise humanitaire aiguë et complexe, induite par la continuation des affrontements armés, l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que les effets ravageurs des phénomènes climatiques extrêmes, le CICR a rappelé être intervenu, en 2024, dans les régions de Diffa, Tahoua, Tillabéri et à Agadez, en faveur de plus de deux millions de personnes dans le besoin.

«Le CICR réitère sa volonté de maintenir un dialogue constructif avec les autorités nigériennes. Il reste disposé à reprendre, à tout moment, ses activités essentielles de protection et d’assistance aux populations », a conclu Youssef.