L’Institut Pasteur de Bangui alerte sur une rupture de stock de médicaments contre la tuberculose en RCA

L’Institut Pasteur de Bangui (IPB), se félicitant d’une avancée majeure dans la lutte contre la tuberculose multi-résistante avec le traitement BPaLM, en République centrafricaine (RCA), met également en exergue, dans un communiqué rendu public ce dimanche 29 juin, les défis logistiques dans la livraison des médicaments.

Le traitement révolutionnaire BPaLM, un protocole thérapeutique de six mois, entièrement oral et avec moins d’effets secondaires, a démontré un taux de guérison exceptionnel de 100 % dans une étude récente menée à Bangui, informe le document.

Cependant, cette réussite serait assombrie par le fait que deux patients diagnostiqués seraient décédés avant même de pouvoir commencer le traitement, en raison d’une rupture de stock de médicaments dans le pays, déplore l’IPB qui évoque carrément «un drame» humanitaire.

Pour l’Institut Pasteur, ce paradoxe met en lumière les défis logistiques et économiques persistants dans la livraison de soins essentiels, même lorsque des traitements efficaces existent.

Soulignant qu’«un traitement efficace à 100 % a une efficacité réelle de 0% s’il ne parvient pas jusqu’au lit du malade », l’IPB invite l’ensemble des acteurs de la santé publique, les partenaires techniques et financiers, ainsi que la communauté internationale, à renforcer les systèmes de santé, garantir des chaînes d’approvisionnement fiables et assurer un accès équitable aux innovations médicales comme le régime BPaLM.

Ce nouveau protocole thérapeutique, qui est une combinaison de quatre molécules (Bédaquiline, Prétomanide, Linézolide et Moxifloxacine) est recommandé par l’OMS depuis 2022.

Selon l’IPB, en 2022, l’OMS classait la RCA parmi les 30 pays les plus lourdement touchés par la tuberculose, l’incidence estimée étant de 540 cas pour 100 000 habitants, « un taux vertigineux qui témoigne de l’intensité de l’épidémie. »