Côte d’Ivoire : Amnesty International appelle le prochain président à s’attaquer aux problèmes urgents en matière de droits humains

L’ONG Amnesty International a lancé, ce lundi 15 septembre, un manifeste qui met en avant six priorités clés que le candidat qui remportera la présidentielle du 25 octobre prochain en Côte d’ivoire, devrait mettre en œuvre pour s’attaquer aux problèmes urgents en matière de droits humains.

« Ces élections offrent l’occasion de renforcer le respect des droits humains en Côte d’Ivoire », a déclaré Marceau Sivieude, directeur régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, appelant « tous les candidats à s’engager en ce sens. »

La première priorité consiste à garantir et protéger les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique. Amnesty, critiquant les dispositions actuelles souvent utilisées pour museler les voix critiques, plaide pour la modification de la loi relative à l’organisation de la société civile, et pour la révision du Code pénal.

L’organisation de défense de droits humains invite la personne qui sera élue à mettre un terme aux expulsions forcées et accorder une compensation aux victimes, et ce conformément aux instruments internationaux ratifiés par la Côte d’Ivoire.

Garantir le droit à la vérité, à la justice et aux réparations est une autre priorité que défend l’ONG. Alors que la loi d’amnistie de 2018 a bénéficié à des centaines de personnes poursuivies ou condamnées pour des infractions liées aux violences postélectorales de 2010-2011, pour Sivieude, « les efforts en faveur de la réconciliation nationale ne doivent pas compromettre les droits des victimes et des familles des victimes de violences électorales. »

Amnesty invite aussi le prochain président à s’attaquer aux violences basées sur le genre, soulignant l’urgence de veiller à l’application des lois en la matière et de garantir aux survivantes l’accès à des soins médicaux et examens médico-légaux, conseils psychologiques et centres d’hébergement.

Les droits des enfants devraient aussi être protégés, soutient l’organisation qui invite à prioriser la lutte contre le travail des enfants qui persisterait encore, et à mener des enquêtes en vue de traduire les auteurs présumés en justice.

L’ONG invite enfin le prochain chef d’Etat à assurer et garantir le droit à un environnement sain. Elle souligne, entre autres, que les communautés rurales déjà vulnérables voient leurs terres réduites ou accaparées du fait de l’exploitation forestière illégale.