Le procès de Roger Lumbala Tshitenga, ancien chef rebelle et ancien ministre en République démocratique du Congo (RDC), qui s’est ouvert, ce mercredi 12 novembre, devant la Cour d’assises de Paris, en France, «marque une étape importante pour la justice», a estimé l’organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch (HRW).
Devant ce tribunal français, Lumbala devrait répondre à des accusations de crimes contre l’humanité qui auraient été commis entre 2002 et 2003, dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri à l’Est de la RDC, notamment des exécutions sommaires, des actes de torture et autres traitements inhumains, des viols, des pillages et réduction en esclavage, y compris l’esclavage sexuel.
Cet ancien chef rebelle a été arrêté par les autorités françaises à Paris en décembre 2020, avant d’être inculpé en novembre 2023 en vertu du principe de compétence universelle, rappelle l’ONG, soulignant que, selon ce principe juridique, les Etats peuvent enquêter sur des crimes graves et poursuivre les individus responsables de ces crimes, quel que soit le lieu où ceux-ci ont été commis, ou la nationalité des suspects ou de leurs victimes.
Il s’agit du premier procès au nom du principe de la compétence universelle pour des atrocités commises en RDC par un ressortissant congolais, une étape importante pour la justice, qui reflète la persévérance des victimes et des survivants, précise HRW.
Lumbala a fondé et dirigé le Rassemblement congolais pour la démocratie-National (RCD-National), un groupe armé soutenu par l’Ouganda pour lutter contre le gouvernement congolais. Agé de 67 ans, il est accusé de complicité de crimes contre l’humanité lors de l’opération « Effacer le tableau », une opération militaire menée par le RCD-National pour s’emparer de Beni, un territoire riche en minéraux situé dans la province du Nord Kivu.
Le procès de Roger Lumbala est «un triste rappel de l’impunité persistante dont bénéficient les auteurs d’atrocités en RDC» en proie à un conflit qui dure depuis plus de trois décennies, déplore l’ONG HRW, invitant les autres gouvernements à soutenir et renforcer les efforts aux niveaux national et international visant à obtenir justice pour les crimes commis en RDC.
