Ryad et Le Caire créent un fonds pour de grands investissements dans le Sinaï

L’Egypte et l’Arabie saoudite ont annoncé la mise en place d’un fonds de dix milliards de dollars destiné aux investissements dans la péninsule du Sinaï, à l’occasion d’une visite de deux jours au Caire du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman.

Mohammed ben Salman qui a été reçu en grande pompe par le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, effectuait son premier voyage officiel à l’étranger depuis qu’il a été désigné prince héritier, en juin dernier, par son père le roi Salmane.

Les «nouveaux projets conjoints» entre les deux pays ont été lancés «dans le secteur des investissements touristiques autour de la mer Rouge», précise un communiqué diffusé à l’issue de la rencontre entre Al-Sissi et l’émir Ben Salmane. La zone économique qui sera créée dans le désert égyptien du Sinaï, fonctionnera indépendamment des législations locales en matière judiciaire et financière.

D’autres sujets ont été abordés par les deux dirigeants qui, sur le plan politique, ont convenu de «poursuivre leurs efforts communs en vue de trouver des solutions politiques aux différents conflits» dans la région.

Rappelons que la Haute cour constitutionnelle égyptienne a levé, le 3 mars dernier, tous les obstacles juridiques à la rétrocession à l’Arabie saoudite de deux îlots situés en mer Rouge.

Le chef d’Etat égyptien a ratifié en 2017 l’accord concernant cette rétrocession décriée par une partie de la population et des médias égyptiens. Les îlots inhabités de Tiran et Sanafir, hautement stratégiques sur la Mer rouge, sont désormais placés sous la souveraineté de l’Arabie saoudite.

Certaines voix ont considéré la décision de la Cour constitutionnelle comme un cadeau réservé par al-Sissi à son invité de marque, le prince héritier saoudien.

Après l’étape de l’Egypte où il est arrivé dimanche, Mohammed ben Salmane se rendra ensuite au Royaume-Uni et aux Etats-Unis, avant de se rendre dans les prochaines semaines, en France.