Guinée équatoriale : L’opposition pose trois conditions avant tout dialogue national

L’opposition en Guinée équatoriale a réagi, mercredi 13 juin, à la proposition des autorités d’ouvrir un dialogue politique, en posant trois conditions préalables.

Il s’agit de la « libération des prisonniers politiques », de la « participation de la société civile » et de la « présence de la communauté internationale » réclamées particulièrement par les partis Citoyens pour l’Innovation (CI) et Convergence pour la démocratie sociale (CPDS).

C’est dans l’objectif de « préserver la paix et le développement que le pays connait actuellement » que le président Teodoro Obiang Nguema a appelé, le 11 juin dernier dans un discours à la télévision d’Etat, tous les partis politiques et les leaders de l’opposition à un dialogue politique. Cette concertation devrait avoir lieu du 16 au 21 juillet prochain, en présence des ambassadeurs étrangers accrédités.

Le secrétaire général de la CPDS, Andres Esono, a mis carrément en doute la « sincérité et crédibilité du dialogue ». « Le président Obiang, après avoir violé les droits politiques et civiques de ces concitoyens, il fait le dialogue politique alors qu’il n’a jamais respecté les accords issus » des dialogues précédents, a-t-il indiqué.

Dans le cadre du dialogue national, le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1979, a aussi invité « tous les Equato-guinéens dispersés dans la diaspora pour des raisons politiques, pour certains délits politiques » de rentrer au pays « pour trouver les stratégies globales et inclusives ».

Une main tendue déjà dénoncée par certains opposants. Severo Moto, président du Parti du progrès vivant en Espagne est presque convaincu de son arrestation s’il rentrait dans son pays. « Je sais bien que dès que j’aurai mis les pieds en Guinée équatoriale, je serai arrêté et qu’en deux temps, trois mouvements, je disparaîtrai », assure ce leader condamné par la justice guinéenne à 160 ans de prison.

D’après lui, « l’opposition tout entière et la population équato-guinéenne ne demande qu’une seule chose : une vraie transition de la dictature à la démocratie ».

Le mandat en cours du président Obiang s’achève en 2023. Il a déjà fait part de son intention de ne plus se représenter.