Compaoré n’est pas le bienvenu pour un exil «doré» en Côte d’Ivoire

L’exil en Côte d’Ivoire, du président burkinabè démissionnaire, Blaise Compaoré suscite un vif débat dans son pays d’accueil.

Le parti de Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a dénoncé lundi dans un communiqué, l’«exil doré» de Compaoré en Côte d’Ivoire, «après tout ce que cet homme a fait contre son propre peuple au Burkina Faso et contre le peuple ivoirien», déplore-t-il.

Blaise Compaoré, ajoute le document, «ne peut pas s’en sortir à si bon compte en ayant en prime un exil doré» dans la luxueuse «villa des hôtes» à Yamoussoukro, la capitale administrative de Côte d’ivoire.

Après avoir dissimulé l’information, probablement pour question de sécurité, les autorités ivoiriennes et à leur tête, le président Aassane Ouattara, ont fini par admettre avoir offert l’exil au président démissionnaire, sa famille et ses proches.

Compaoré «ne doit pas couler des jours paisibles à Yamoussoukro», a rétorqué pour sa part Mariam Sankara, épouse de Thomas Sankara, ex-Président du Burkina Faso, supposé avoir été assassiné sur ordre du président fugitif.

En revanche, Sankara a manifesté, dans un communiqué, sa joie de voir Compaoré détrôné, adressant à l’occasion, ses félicitations au «vaillant peuple burkinabè» pour cette victoire.

Pour l’ancienne première dame du Burkina, comme pour le FPI ou d’autres détracteurs de l’ancien président burkinabè, celui-ci doit répondre de ses actes et de ses crimes de sang.

Dressant un bilan sommaire des mandats de Compaoré, le FPI affirme retenir des 27 ans de son règne «qu’il a exercé un pouvoir absolu à l’intérieur, jalonné de disparitions et d’assassinats d’opposants et de membres de la Société civile, dont le plus célèbre est le journaliste, Nobert Zongo, assassiné en décembre 1998».

Et dire que Compaoré était sollicité comme médiateur dans des conflits connus par certains pays africains ! Plusieurs observateurs n’hésitent pas de noter le contraste entre cette image extérieure et celle d’un homme d’Etat autoritaire à l’intérieur de son pays.

Pour Maria Sankara, «l’image de médiateur de la sous-région dont il (Compaoré) s’est drapé ne doit en aucun cas le disculper».