Guinée-Bissau : Le président du Parlement assure l’intérim du président Mario Vaz

Les députés bissau-guinéens ont adopté ce jeudi, au cours d’une séance, une résolution autorisant le président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, d’assurer, à partir de ce jour, «l’intérim» du président sortant, José Mario Vaz, dont le mandat de cinq ans a pris fin le 23 juin dernier.

En raison de l’absence des députés de l’opposition pendant le vote, la résolution a été adoptée à l’unanimité des membres présents, soit 54 voix.

Le mandat du président Vaz est «déjà arrivé à son terme, ce qui implique la cessation immédiate de ses fonctions constitutionnelles, à compter du 23 Juin de l’année en cours», a déclaré Kalifa Seydi, leader du groupe parlementaire du PAIGC qui dispose de la majorité des sièges à l’Assemblée nationale.

Le PAIGC, parti au pouvoir, ne reconnaît plus la légitimité du président José Mário Vaz qu’il accuse de vouloir se maintenir au pouvoir avec l’appui du Sénégal.

Le chef de ce parti, Domingos Simoes Pereira a déclaré cette semaine, que le président sénégalais Macky Sall a participé à la préparation d’un coup d’Etat en Guinée Bissau en vue de mettre en place un gouvernement présidentiel.

Depuis les législatives tenues il y a plus de trois mois, remportées par le PAIGC, les tensions demeurent vives autour du choix d’un nouveau Premier ministre. Le chef de l’Etat refuse toujours de nommer à la tête du gouvernement le chef de la majorité parlementaire, Pereira.

A en croire les propos de Pereira, rapportés par la presse locale, le président Vaz voulait nommer, au poste de Premier ministre, le ministre de l’Intérieur ou l’ambassadeur de Guinée Bissau en Chine.

Devant la menace de la Cédéao, médiatrice dans la crise bissau-guinéenne, de nommer un nouveau chef de gouvernement avant le 23 juin, sous peine de sanctions, c’est finalement Aristide Gomes, issu de la majorité, qui a été reconduit au poste de Premier ministre.

La décision de l’Assemblé nationale de désigner Cipriano Cassama président par intérim sera soumise pour appréciation à la Cour Suprême de Justice, le seul organe compétent pour valider les actes constitutionnels.