Le Kenya durcit ses lois antiterroristes

Le Kenya tend vers un durcissement de ses lois sur la sécurité pour lutter efficacement contre les activités terroristes qui prolifèrent dans le pays au point de déstabiliser la quiétude de la population.

Le gouvernement vient de soumettre au parlement un projet de loi, pour introduire de nouveaux amendements visant surtout à octroyer plus de pouvoir aux agences de l’Etat et de la sécurité dans l’exercice de leurs missions.

Un renforcement de la surveillance des terroristes et autres éléments criminels, ainsi que des peines plus sévères sont soumises au Parlement pour leur adoption.

Le Kenya connaît ces dernières années, une recrudescence d’attaques terroristes, particulièrement des attentats meurtriers perpétrés par les Shebab somaliens depuis que l’armée kenyane était intervenue en 2011 dans le sud de la Somalie contre cette organisation affiliée à Al Qaïda.

La dernière attaque est intervenue au début de ce mois dans la ville de Mandera, au nord du Kenya, occasionnant une trentaine de morts.

Le sentiment d’insécurité qu’alimentent ces massacres parmi la population a amené le chef de l’opposition kenyane, Raila Odinga, à réclamer la démission des responsables des services de sécurité qu’il a qualifiés d’incompétents. C’était en fin novembre dernier, alors qu’il se trouvait à une morgue de Nairobi pour exprimer sa compassion aux parents des victimes d’une attaque des combattants somaliens.

Les autorités sécuritaires kenyanes attendent avec impatience l’aboutissement du récent projet de loi pour améliorer la qualité des prestations des services de sécurité.

Le président de la Commission parlementaire sur l’administration et la sécurité nationale, Asman Kamama, a invité ses collègues à l’adopter sans tarder. « Nous avons besoin de cette loi et je demande instamment à la Chambre de l’adopter», a-t-il déclaré.

L’adoption de cette nouvelle loi plus intransigeante suffira-t-elle à mettre un terme à la vulnérabilité de ce pays, devenu la cible de la vengeance terroriste ? Le pays a plutôt besoin de plus de moyens humains et matériels que de lois, pour fortifier son dispositif sécuritaire.