La fragile démocratie tunisienne bat de l’aile

La justice militaire tunisienne a condamné en appel mardi le blogueur Yassine Ayari à un an de prison ferme pour avoir porté atteinte à l’armée, brisant ainsi les délicats espoirs de démocratie que les tunisiens avaient fondé sur le nouveau président, Béji Caïd Essebsi.

Le procès de ce blogueur qui apparaissait comme un test pour la démocratie tunisienne a été suivi de près, par de nombreux organismes tunisiens de défense des droits de l’Homme.

Plusieurs dizaines de Tunisiens étaient venus soutenir ce blogueur devant le tribunal où se tenait son procès. Ils ont par ailleurs réclamé tout au long de son jugement la « libération immédiate » du blogueur et la fermeture de ce dossier « portant atteinte à la liberté d’expression ».

Plusieurs ONG ont tiré la sonnette d’alarme sur, ce qu’elles estiment être, une atteinte totale à la liberté d’expression. D’après ces organisations internationales, la grande injustice dont est victime le blogueur, Yassine Ayari est son jugement par un tribunal militaire et non civil.

Le blogueur tunisien, connu pour ses positions critiques notamment envers l’armée, avait d’abord été condamné par contumace, à trois ans de prison, en novembre dernier, alors qu’il se trouvait en France. Arrêté à son retour à Tunis le 25 décembre, il avait alors fait opposition et demandé à être rejugé en appel.

Figure du cyber-activisme sous l’ancien régime de Zine El Abidine Ben Ali, ce blogueur de 33 ans, fils d’un colonel tué en mai 2011, a catégoriquement réfuté les accusations portées contre lui durant son jugement. « Ce procès est un règlement de compte à mon encontre pour avoir critiqué des responsables dans l’armée », a-t-il déclaré lors du verdict. Son avocat, Mohammed Cherif Jeballin, a d’ores et déjà annoncé qu’il allait interjeter ce verdict en appel.