La Conférence de soutien à la paix et à la prospérité dans la région des Grands Lacs se tient ce jeudi 30 octobre à Paris, la capitale française, à l’initiative de la France et du Togo, médiateur mandaté par l’Union africaine dans le différend opposant Kinshasa et Kigali autour de l’insécurité dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Plus de 70 délégations, représentant des Etats, organisations internationales et régionales, ONG et des acteurs de la société civile, sont réunis à Paris, pour examiner la crise humanitaire qui sévit dans cette région.
Selon les autorités françaises, la conférence entend sensibiliser à nouveau la communauté internationale à l’urgence de soutenir les populations victimes des conflits non seulement dans l’Est du Congo-Kinshasa, mais aussi dans l’ensemble de la région des Grands Lacs, surtout après la fermeture de l’agence des États-Unis pour le développement international (USAID), grand fournisseur des aides économiques et humanitaires dans le monde.
La diplomatie française rappelle le bilan actuel de la guerre dans la partie orientale de la RDC, qui s’élèverait à 6 millions de morts depuis le début du conflit, 1 million de déplacés supplémentaires depuis janvier 2025 et 28 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire, sachant que les femmes et les enfants en sont les premières victimes.
La Conférence, qui s’inscrit dans la continuité de l’engagement de la France pour la paix, la sécurité et le développement dans la région, entend appuyer les médiations de paix menées actuellement par les États-Unis, le Qatar, l’Union africaine et l’Angola.
Dans un communiqué publié ce mercredi, l’ONG Human Rights Watch (HRW) appelle à faire de l’aide et de la justice en RDC des priorités de la Conférence de Paris, estimant que l’intégration économique régionale restera un vœu pieu tant que les médiateurs ne reconnaîtront pas que ce conflit est alimenté par des décennies d’impunité pour les auteurs de crimes graves dans l’Est du Congo.
A Paris, un signal ferme devrait être envoyé indiquant que les crimes de guerre et les violations graves des droits humains ne resteront pas impunis ; cela passe en particulier par le soutien aux enquêtes indépendantes sur les abus commis dans l’Est de la RDC, notamment le financement et le soutien nécessaire au lancement sans délai de la commission d’enquête des Nations Unies, qui a déjà pris du retard, déplore l’ONG HRW.
