Covid-19: Les Algériens très critiques contre la mauvaise gestion de la campagne de vaccination

Une semaine après le lancement le 30 janvier dernier de la campagne de vaccination en Algérie, 217 personnes seulement ont eu la chance de recevoir leur première dose du vaccin russe «Spoutnik V», pourtant le ministère algérien de la santé affirme que le pays a déjà reçu 50.000 doses.

Très critique à l’égard du mode de gestion de la campagne de vaccination copié sur celui de la France qui s’est avéré lui aussi défaillant, le chef du service oncologie du Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, le Pr Kamel Bouzid a jugé dans des déclarations à la presse, «insignifiant» le nombre de doses distribuées.

Le Pr Kamel Bouzid, regrette que l’Algérie ait perdu du temps pour s’approvisionner en quantités suffisantes de vaccin, tout en laissant passer des opportunités, alors que les pays voisins s’y sont pris à temps, ajoutant que «l’Algérie a copié l’exemple français pour la stratégie de vaccination, alors qu’il a été démontré que c’est le plus mauvais choix, notamment pour la plateforme numérique» mise en place en Algérie pour gérer la campagne de vaccination.

De nombreux spécialistes algériens de la santé déplorent la désorganisation et le manque d’informations qui caractérisent ce grand rendez-vous de santé publique et l’insuffisance des doses de vaccin déjà réceptionnées.

«L’Algérie est très en retard dans la vaccination. Il aurait fallu prendre ses dispositions dès le mois de juillet, ce qu’ont fait d’autres pays. Débarquer fin décembre pour dire on va vacciner en janvier, même le Qatar avec ses moyens ne le fait pas», a critiqué le professeur Bouzid évoquant une «cacophonie qui s’est installée à tous les niveaux».

De son côté, le Dr Djamel Fourar, porte-parole du conseil scientifique algérien, a révélé que «les 20 wilayas ayant bénéficié du vaccin russe Spoutnik V connaissaient un taux d’infection très élevé, alors que les 28 wilayas restantes devaient recevoir à partir de vendredi dernier, leurs lots de vaccin AstraZeneca».

De l’avis des spécialistes algériens de la santé publique, certains pays voisins font beaucoup mieux que l’Algérie en approchant le 1 millions de personnes vaccinés en moins de quinze jours.