Burundi : La Belgique suspend son aide au processus électoral

La Belgique a décidé de suspendre son soutien au processus électoral au Burundi, où la contestation contre un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza a entraîné des violences meurtrières depuis fin avril. La Belgique, premier partenaire bilatéral du processus électoral, a aussi interrompu sa coopération policière avec Bujumbura, a indiqué le vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, dans un communiqué.

« La coopération belge au développement avait prévu un budget de 4 millions d’euros pour soutenir les élections au Burundi. Une première tranche de 2 millions a déjà été versée. Le vice-Premier ministre De Croo estime que dans les circonstances actuelles, le versement de la tranche restante de 2 millions doit être suspendu », selon le communiqué.

La campagne électorale des législatives et communales du 26 mai, qui précédent la présidentielle du 26 juin, a été officiellement ouverte dimanche au Burundi. M. De Croo a relevé que la mission d’observation électorale de l’Union européenne au Burundi avait pris les devants la semaine dernière, en jugeant que « les conditions pour des élections libres n’étaient pas réunies pour l’instant ».

Une coopération policière est également en cours entre la Belgique et les Pays-Bas, et la police burundaise. La Belgique « estime que, dans les conditions présentes », elle « doit être suspendue provisoirement ». Sur un budget total de cinq millions d’euros, trois millions sont en suspens. Le gouvernement belge souligne notamment que le Haut Commissariat aux droits de l’Homme des Nations unies a fait état de 11 manifestants abattus par la police « alors qu’elle n’était pas en situation de légitime défense ».

La candidature à la présidentielle de Pierre Nkurunziza a déclenché un mouvement de contestation émaillé de violences qui ont fait au moins 18 morts. Les autorités burundaises ont sommé samedi les manifestants de cesser « immédiatement » et « sans condition » le mouvement qui agite le pays depuis le 26 avril, et demandé aux forces de sécurité de « déblayer » toutes les barricades sous 48 heures.