La Somalie interdit l’atterrissage des avions transportant du Khat

Les autorités somaliennes ont interdit l’atterrissage en Somalie de tous les avions acheminant du Khat, plante euphorisante, en provenance du Kenya et d’Ethiopie.

A compter du mardi 6 septembre, plus aucun avion transportant du khat n’est autorisé à se poser en Somalie, précise le ministre somalien de l’Aviation dans un communiquée publié lundi, provoquant la consternation de centaines de personnes travaillant dans la production et l’exportation de cette plante euphorisante au Kenya et largement consommée dans toute la Corne de l’Afrique. Ces travailleurs se sont plaints d’avoir été avertis trop tard.

La région des collines de Nyambene au Kenya est particulièrement dépendante du khat, dont le commerce vers la Somalie rapporte plusieurs millions d’euros par an. Pour l’association des commerçants du khat de Nyambene, la décision de Mogadiscio serait dictée par des motifs politiques, compte tenu de nombreux différends qui opposent le Kenya et la Somalie.

L’association espère ainsi que l’ordonnance interdisant l’exportation du khat kenyan vers la Somalie n’aura qu’un caractère temporaire. Le Kenya avait déjà été frappé, il y a deux ans, d’une interdiction d’exportation du khat en Europe.

Au niveau interne de la Somalie, l’interdiction des vols transportant le khat a fait aussi des mécontents. Selon des analystes, les consommateurs somaliens de cette plante dépensent plus de 600.000 dollars par jour, pour avoir droit à quelques branches.

Le khat qui est cultivé dans certaines régions de l’Afrique orientale, entre autres, constitue un business rentable qui génère des millions de dollars par an. En Djibouti, l’Etat prélève une taxe de 6 euros par kilo du khat. Or, chaque jour, dix à douze tonnes de khat sont vendues dans les boutiques. L’Etat empoche ainsi 70.000 euros environ chaque jour, soit l’équivalent de 15% des recettes fiscales du pays.

De nombreux observateurs sont d’avis que les conséquences du commerce du khat pour l’économie somalienne sont dramatiques. Les consommateurs dépensent beaucoup de temps et d’argent pour se procurer et jouir de cette drogue. D’aucuns accusent aussi des autorités de se servir du khat pour empêcher le peuple de se rebeller.