Le président bissau-guinéen Vaz dénonce un coup d’Etat en préparation

Le président de la Guinée Bissau, José Mario Vaz a dénoncé ce lundi des conspirations qui viseraient à l’assassiner, alors qu’il s’adressait à la population à Farim, dans le nord du pays.

Le chef de l’Etat a pointé du doigt l’implication des militaires dans cette tentative de coup d’Etat. «Quelqu’un a dit à l’armée qu’elle ne peut pas rester sans réaction face à cette crise (politique qui persiste depuis deux ans) et que je dois être renversé par un coup d’état», a confié le président.

La Guinée traverse une crise politique depuis que le président Vaz avait limogé l’ancien premier ministre Simoes Domingo Pereira en juin 2015. Une mesure dénoncée par son propre parti, le parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), qui depuis lors est entré dans un bras de fer avec le chef de l’Etat.

Depuis la mise l’écart de Pereira, trois chefs de gouvernement ont été nommés, sans que la crise ne soit apaisée. En octobre 2016, un accord a été signé par les acteurs politiques, préconisant la nomination d’un Premier ministre de consensus et la formation d’un gouvernement inclusif.

Mais, cet accord n’a pas été mis en application comme attendu. Le PAIGC a rejeté le choix du Premier ministre Umaro Sissoco Embalo, nommé en novembre par Vaz, arguant qu’il n’a pas été consulté conformément aux dispositions de l’accord. L’impasse règne encore malgré les efforts du médiateur, le président guinéen Alpha Condé, de relancer le dialogue entre les différentes parties.

Embalo n’a pas encore présenté son programme de politique générale, étant donné que le Parlement est fermé depuis plus d’un an. D’ailleurs, les partisans du gouvernement ont manifesté le 8 mars dernier pour réclamer l’ouverture de l’hémicycle.

Un jour après, ce sont des milliers de personnes qui sont descendues dans les rues de la capitale Bissau pour demander la démission du président Vaz, accusé d’être le facteur de division dans le pays. Ces activistes, proches du PAIGC, exigent l’organisation d’élections générales anticipées.

Mi-mars, un dirigeant d’une organisation proche du PAIGC, qui demande aussi la démission de Vaz, a été violemment agressé dans sa résidence privée par des individus non identifiés.