Human Rights Watch accuse des militaires ougandais de viols en Centrafrique

L’ONG Human Rights Watch (HRW) a révélé, dans un rapport publié ce lundi 15 mai, que des militaires ougandais déployés en Centrafrique entre 2009 et avril 2017, auraient abusé sexuellement d’une quinzaine de femmes.

Suite à son enquête menée dans le pays, HRW, qui a interrogé 13 femmes et trois jeunes filles en 2017 dans la ville d’Obo où étaient basées les forces ougandaises, a informé que ces militaires ont «sexuellement exploité ou abusé au moins de 16 femmes et filles depuis 2015, notamment en commettant au moins un viol». Ces soldats auraient aussi intimidé, selon l’ONG, certaines de leurs victimes pour qu’elles gardent le silence.

Quinze de ces plaignantes auraient affirmé qu’elles s’étaient retrouvées enceintes, mais dans chaque cas, le militaire responsable de leur grossesse avait quitté le pays et ne leur avait fourni aucune aide.

L’organisation internationale a invité les autorités de l’Ouganda et l’Union africaine de mener des enquêtes appropriées en vue de punir les responsables de ces actes. Quant aux femmes et filles ayant subi ces abus ou ces sévices sexuels, elles devraient  bénéficier des services dont elles ont besoin, suggère l’ONG HRW.

Les soldats ougandais se sont retirés de la Centrafrique le mois d’avril dernier. Ils y étaient déployés depuis 2009 dans le cadre de la Force d’intervention régionale de l’Union africaine chargée d’anéantir l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), une rébellion ougandaise qui a déjà fait plus de 100.000 morts, selon l’ONU. Son leader est toujours en fuite.

Des rumeurs courent sur la possibilité pour les forces ougandaises de rejoindre la Mission de maintien de la paix de l’ONU en Centrafrique (MINUSCA), pour poursuivre certaines opérations contre la LRA.

Pour HRW, cette Mission ne devrait pas envisager d’accepter des troupes ougandaises en son sein «avant que les allégations d’exploitation et d’abus sexuels n’aient fait l’objet d’enquêtes crédibles et que les auteurs d’abus n’aient été amenés à rendre des comptes».