Suite aux violents affrontements qui ont éclaté mardi dernier, entre les armées rwandaises et congolaises, il est attendu du mécanisme conjoint de vérification de la Conférence internationale de la région des Grands lacs (CIRGL) de désigner laquelle des deux armées a violé les limites frontalières.
Les deux armées s’accusent mutuellement. Pour la République démocratique du Congo (RDC), c’est l’armée rwandaise qui a fait une incursion sur son territoire. «Nos troupes ont combattu des troupes étrangères sur le sol congolais à la frontière avec le Rwanda au pied du mont Mikeno dans le territoire de Rutshuru (…). Nous les avons repoussés», a déclaré le porte-parole de l’armée congolaise au Nord-Kivu, le Major Njike Kaiko.
Kinshasa a donc saisi le mécanisme régional chargé des frontières (CIRGL). « Les premières coordonnées que nous avons établies montrent que l’armée rwandaise était positionnée un peu chez nous, de 200 à 400 m de profondeur. Néanmoins, nous avons demandé au mécanisme conjoint de vérifier ces coordonnées. C’est après cette vérification que nous pourrons trouver des solutions définitives», a indiqué pour sa part Valérien Mbalutwirandi, ministre provincial de l’Intérieur pour le Nord-Kivu.
Du côté rwandais, le ministre d’Etat, Olivier Nduhungihere, a qualifié, sur les réseaux sociaux, les accusations de l’armée congolaise de « fake news ». Pour lui, Kinshasa cherche à « créer une diversion pour faire oublier ses problèmes internes », et ce n’est pas la première fois. Nduhungihere a dénoncé, par la même occasion, les multiples incursions que se seraient permise l’armée congolaise sur le sol rwandais ces dernières années.
Le mécanisme conjoint aurait dépêché, mercredi, une équipe sur les lieux et devrait rendre ses conclusions d’ici quelques jours. Si violation de frontière il y a, le CIRGL exigera immédiatement le retrait de l’armée concernée.
Il y aurait eu des morts dans les deux camps, lors des affrontements, mais leur nombre reste encore inconnu. Le calme serait déjà revenu dans la zone concernée.