Les orphelins d’Ebola ne savent plus à quel saint de vouer

Les enfants africains ayant perdu un ou leur deux parents, victimes du virus Ebola, ne savent plus à quel saint se vouer après avoir été délaissés même par la proche famille par peur de contamination.

Ainsi, au lourd bilan des pertes en vies humaines occasionnées par le virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest, vient s’ajouter désormais le fardeau des enfants laissés orphelins. Selon l’Unicef, environ 3700 enfants en Guinée, au Liberia et en Sierra-Léone ont perdu un ou leurs deux parents, décédés à la suite de cette épidémie. En plus, ces enfants sont souvent, confrontés au phénomène du rejet par leurs proches familles.

Le constat du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) est fondé sur les résultats d’une mission d’évaluation réalisée pendant deux semaines dans les trois pays sévèrement affectés par l’épidémie.

Cette enquête a avancé le chiffre initial de 4900 cas d’enfants touchés par la mort de leurs parents, avant que ce nombre ne soit rectifié.

Agés de trois à quatre ans, la plupart des enfants orphelins ont été identifiés soit dans les hôpitaux où les parents sont décédés, soit dans leurs communautés. Les plus chanceux d’entre ces derniers, sont au moins nourris par leurs voisins, sinon tous les autres sont abandonnés à leur sort par peur de contamination.

Selon un responsable de l’Unicef, « des milliers d’enfants vivent dans les milieux qui ont été touchés par le décès d’une mère, d’un père ou d’un membre de la famille victimes du virus Ebola ». Pour ce responsable, « ces enfants ont besoin d’une attention urgente et un soutien particulier ; mais beaucoup d’entre eux se sentent abandonnés et même indésirables ». Si les orphelins sont généralement pris en charge par un membre de la proche ou lointaine famille dans certaines communautés, explique-t-il, la peur que fait planer le virus Ebola devient de plus en plus forte que les liens familiaux.

Ce qui fait dire au responsable de l’Unicef, que, face à cette épidémie, le sentiment naturel de s’occuper d’enfant malade tourne à l’angoissante sentence de mort ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à plus de 3.000 les personnes qui ont trépassé après avoir contracté le virus Ebola.