La Cour suprême sénégalaise confirme la condamnation de Khalifa Sall

La Cour suprême sénégalaise a rejeté ce jeudi 3 janvier, les pourvois en cassation de l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, condamné le 30 août dernier, par la Cour d’appel à cinq ans de prison pour «escroquerie sur les deniers publics».

La Cour «rejette les pourvois formés par Khalifa Ababacar Sall», a déclaré le président de l’audience, Amadou Baal, jugeant ces pourvois «irrecevables ou mal fondés». La Cour suprême aurait par ailleurs déconseillé l’accusé d’enclencher une procédure devant le Conseil constitutionnel, alors que la défense de Khalifa Sall qui ne cache pas sa déception du nouveau verdict, prévoit déjà d’introduire un ultime recours.

«Dès que la décision nous sera notifiée, nous allons introduire la procédure de rabat d’arrêt», a confié à la presse Me Seydou Diagne, précisant que cette démarche permet aux parties de contester un arrêt prononcé en cassation en cas «d’erreur manifeste».

Le verdict de la Cour suprême intervient à deux mois environ du scrutin présidentiel du 24 février. Khalifa Sall, 62 ans, un des principaux opposants au président Macky Sall et candidat à la présidentielle, figure parmi les cinq prétendants (sur 27) dont les dossiers de parrainage ont été validés par le Conseil constitutionnel.

Un autre avocat de l’ancien maire de Dakar, Amadou Ali Kane, a fait comprendre qu’en rejetant l’ensemble des pourvois, la Cour suprême n’a pas pour autant privé son client de ses droits civiques. «Jusqu’à ce jour, il reste électeur et éligible», a-t-il martelé.

L’opposition reste convaincue que la condamnation de Khalifa Sall est politique. Une façon pour le président sortant, candidat à sa propre succession, d’écarter des adversaires de taille en vue de maximiser ses chances de l’emporter.

Selon la presse locale, le président de l’ONG Horizons sans frontières (HSF), Boubacar Sèye, a lancé une pétition à destination de l’ONU, l’Union européenne, l’Union africaine et la CEDEAO.

Ce responsable estime que la décision du Conseil constitutionnel d’invalider « injustement la candidature d’un grand nombre de caciques de la vie politique par le biais du parrainage, le maintien en prison de Khalifa Sall, l’interdiction de séjour de Karim Wade vont plonger le Sénégal dans une incertitude totale avec des risques très élevés d’un contentieux pré-électoral et postélectoral ».