Afrique du Sud/Législatives : Ramaphosa reconnait la place de Zuma dans l’ANC

Alors que l’ANC (Congrès National Africain), le parti au pouvoir depuis la fin officielle de l’apartheid en 1994, aborde de manière fragile les prochaines élections législatives de mai, à cause de son image ternie par des affaires de corruption, le président Cyril Ramaphosa et son prédécesseur Jacob Zuma, affichent une attitude d’unité.

Pour tenter de sauver leur formation politique qui a essuyé une large défaite lors des élections locales de 2016 (le parti a perdu des grandes villes comme Pretoria et Johannesburg), les deux rivaux ont semblé enterrer provisoirement les dossiers qui les divisent. Ce mardi, ils étaient assis côte-à-côte lors du 107e anniversaire de l’ANC célébré dans la province du KwaZulu-Natal, fief de Zuma.

« Je suis ravi qu’aujourd’hui nous travaillions avec notre ancien président (…) pour montrer un vrai visage d’unité, une unité à laquelle nous sommes tous les deux attachés », a déclaré Ramaphosa qui a aussi souligné que Zuma « a toujours travaillé et continue à travailler dur pour l’ANC ».

« Nous sommes tous déterminés à construire l’ANC (…) et à nous assurer que l’ANC l’emporte largement », a-t-il poursuivi.

Le 6 janvier dernier, l’ANC a sous-entendu nommer l’ex-président Zuma parmi ses candidats aux législatives prochaines, en dépit des faits de corruption dont il est accusé et à cause desquels il avait été poussé à la démission, l’année passée, par sa propre formation politique. Les Sud-Africains devront élire en mai les députés et les membres des assemblées régionales.

Pourtant le parti au pouvoir s’est en même temps, engagé à ne pas présenter de personnes impliquées dans des affaires de corruption. Interrogé sur cette nomination de Zuma, le porte-parole de l’ANC, Dakota Legoete, a plutôt expliqué qu’il s’agissait d’une proposition et que le candidat pouvait l’accepter ou la décliner.

Pour certains observateurs, cette situation confuse confirme que l’ancien président reste encore très influent au sein de son parti l’ANC où ses partisans et ses détracteurs continuent malgré tout de s’affronter.