Joël Karekezi décroche l’Etalon d’or de Yennenga au Fespaco 2019 de Ouagadougou

Le jeune cinéaste rwandais Joël Karekezi a remporté la plus grande distinction, l’Étalon d’or de Yennenga, pour son film «The Mercy of the Jungle»  au Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO).

La cérémonie de remise du prix s’est déroulée en présence des présidents du Burkina Faso, du Mali et du Rwanda, pays invité d’honneur au cinquantenaire du Fespaco.

Le message du film est simple : «notre Afrique est belle. On doit continuer à se développer et vivre en paix», a déclaré tout ému, le jeune cinéaste rwandais, Joël Karekezi, qui a dédié son prix à la cause panafricaine et à la jeune génération de cinéastes africains.

A 33 ans, il est désormais le premier Rwandais à entrer dans la prestigieuse liste de cinéastes et réalisateurs africains lauréats du Fespaco. «Ce prix est une grande chose, pas seulement pour moi, mais pour toute ma génération. Cela prouve qu’on est capable de raconter nos histoires et de faire du cinéma», a ajouté Karekezi.

Son film raconte l’histoire d’un combat à la fois intérieur et extérieur, mené par un héros de guerre rwandais et un jeune soldat. Le film émouvant et antimilitariste selon les critiques, dénonce l’absurdité de la guerre avec des images fortes tout en évitant d’être spectaculaire.

Marc Zinga, l’acteur principal de ce film a remporté le prix de la meilleure interprétation masculine. Le prix de la meilleure actrice a été décerné à Samantha Mugotsia, de Rafiki, une histoire d’amour entre deux femmes, censurée lors de la sortie du film dans son pays d’origine, le Kenya.

Né en décembre 1985, Joël Karekezi fait partie de la génération des cinéastes rwandais pour qui le génocide qu’a connu son pays a été un déclic pour faire des films.

Son propre père a été tué pendant le génocide rwandais quand Joël avait 8 ans. Son premier court métrage «Le Pardon» portait sur la réconciliation après le massacre de 1994 contre les Tutsis.