Wade boude l’invitation de Macky au sommet de la Francophonie

L’ancien président sénégalais, Abdoulaye Wade a décliné l’invitation du président, Macky Sall pour le XVème sommet des chefs d’Etat de la Francophonie qui se tiendra au Sénégal du 29 au 30 novembre et au cours duquel sera désigné le successeur d’Abdou Diouf au poste du secrétaire général de l’instance.

«Je porte à votre connaissance que j’ai décidé de ne pas accepter votre invitation. Comment voulez-vous que je sois à vos côtés au moment où, de votre propre fait, mon fils Karim Wade en même temps que ses amis, certains de ses frères et sœurs de parti, boucle ses deux ans d’emprisonnement», a martelé Wade, dans sa réponse à l’invitation de Macky Sall.

Wade se dit scandalisé de voir son fils emprisonné «sans raison valable». «…Vous avez eu à dire à plusieurs interlocuteurs que vous n’avez aucune preuve contre lui, qu’il est innocent, qu’on ne vous a présenté aucun dossier sérieux», a souligné Wade à l’adresse de Sall, pour argumenter son refus de prendre part au prochain sommet de la Francophonie.
Mais Wade s’en prend aussi, indirectement, à d’autres chefs d’Etat, en s’interrogeant «comment réunir des chefs d’État qui se réclament de la démocratie et du respect des droits de l’Homme dans un pays, où on met un adversaire politique en prison simplement pour l’empêcher de se présenter en concurrence à la prochaine présidentielle ?».

En plus du boycott du sommet de la francophonie, le Parti démocratique sénégalais (PDS), dont le secrétaire général n’est autre qu’Abdoulaye Wade et le Front patriotique pour la défense de la République sont en pleine préparation d’une marche et d’un meeting prévus demain 21 novembre à Dakar. Wade avait juré que la marche de ses militants aura lieu avec ou sans autorisation, pour protester contre la politique de Macky Sall.

Mais, contre toute attente, les autorités sénégalaises qui avaient interdit toute manifestation dans la capitale du 10 novembre au 5 décembre 2014, viennent de revoir leur position en autorisant cette marche de l’opposition.

Le bras de fer entre l’ancien et l’actuel président sénégalais persistera tant que le fils de Wade est derrière les barreaux.