La MONUSCO impuissante devant la violence à Béni en RDC

La Mission de l’Organisation des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONSUCO) s’est montrée incapable jeudi de rétablir l’ordre dans la ville de Béni au Nord-est de la RDC, après les violences qui ont fait en un mois, plus de 100 morts dans la région.

Plusieurs voix s’élèvent contre l’incompétence dont font preuve selon eux, les casques bleus de la mission onusienne. En effet, depuis plusieurs semaines, une série d’attaques non revendiquées visant principalement les civils ont eu lieu dans la région du Nord-Kivu, située dans le nord-est du pays.

Mercredi soir, une patrouille de la MONUSCO a été attaquée pour la première sur la route nationale à moins de 10 kilomètres de la ville de Béni. Les soldats de ce convoi ont essuyé pendant une demi-heure, des tirs à l’arme lourde et légère. Toutefois aucun mort ni blessé n’est à déplorer malgré de sérieux dégâts matériels.

Suite à cette attaque, les autorités congolaises ont procédé à l’arrestation de plusieurs personnes réputées proches du parti d’opposition RCD/KML (Rassemblement Congolais pour la Démocratie/ Mouvement de Libération). Officiellement on ne donne aucune précision sur l’opération et le nombre d’éventuelles arrestations. En revanche, plusieurs sources concordantes rapportent qu’une dizaine d’interpellations ont eu lieu ces dernières 48 heures. Selon ces sources, les personnes appréhendées sont supposées être à l’origine de la série d’attaques dans la région depuis un mois.

Le président du RCD/KML, Mbusa Nyamwisi dément quant à lui toute implication de ses partisans et s’insurge contre une politique de bouc émissaire. De son côté, l’Agence nationale de renseignement (ANR) l’envoi, il y a une semaine, d’une équipe d’agents de Kinshasa, pour mener une enquête sur ces attaques.

Depuis quelques jours, les autorités congolaises ont également procédé à la fermeture sans raison, de 5 stations radios communautaires dans plusieurs villes de la région, une décision qualifiée d’«atteinte à la liberté d’expression» par plusieurs acteurs de la société civile du Nord-Kivu.