Algérie : le chef de l’armée préconise un dialogue pour sortir de la crise

Le chef d’Etat-major de l’armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, a appelé, ce mardi 28 mai, dans un communiqué publié par le ministère de la Défense, à l’instauration d’un dialogue qui réunirait, entre autres, des « personnalités nationales » en vue de résoudre la crise politique que traverse le pays.

Cet appel intervient trois jours après la date limite de dépôt des candidatures pour la présidentielle. Seulement deux dossiers ont été soumis au Conseil constitutionnel qui devrait les valider.

Le mouvement de protestation qui a réussi à chasser le président Abdelaziz Bouteflika réclame le départ de toutes les figures du régime de Bouteflika et la mise en place d’une transition avant la tenue de l’élection présidentielle.

Mais l’armée continue à résister à l’idée de cette transition politique. « La priorité aujourd’hui est que chacun de nous croit en l’importance d’aller vers un dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase, relativement complexe, qu’il traverse et assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possibles, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination », a déclaré Gaïd Salah.

« L’établissement d’un dialogue signifie la disponibilité de tous à s’entendre et s’écouter mutuellement, avec pondération, sérénité, engagement et une aspiration sincère vers la nécessité, voire l’impératif, de trouver les solutions idoines sans délai », a expliqué le chef d’état-major qui veut que « les personnalités et les élites nationales fidèles à la nation et à son intérêt suprême sacré » y participent.

Il a prôné un « dialogue sérieux, rationnel, constructif et clairvoyant », « lors duquel il sera question de l’évaluation des circonstances que vit le pays et de concessions réciproques pour le bien du pays ».

Gaïd Salah n’a plus insisté sur la tenue de la présidentielle le 4 juillet, conformément aux délais constitutionnels comme il le défendait. Ce silence présage-t-il finalement l’hypothèse d’un report du scrutin ? A suivre.