Soudan : Quatre morts lors de la première journée de désobéissance civile

Quatre personnes ont été tuées dimanche au Soudan, au premier jour d’un mouvement national de «désobéissance civile» lancé contre les généraux qui détiennent le pouvoir à Khartoum après l’éviction de l’ex-président Omar El Bechir, selon des médecins proches des manifestants.

Ce comité de médecins dans des communiqués distincts a indiqué que deux des quatre personnes décédées ce dimanche ont été tuées par balles à Khartoum et dans la ville voisine d’Omdourman. Les deux autres ont été «battues et poignardées» et sont mortes dans un hôpital d’Omdourman, a-t-il précisé.

L’ex-président Omar El-Bechir a été renversé par l’armée le 11 avril à la faveur d’un soulèvement populaire inédit déclenché en décembre. Depuis lors, la transition politique peine à se mettre en place. Après sa destitution, la contestation s’est poursuivie pour exiger le transfert du pouvoir par les militaires aux civils.

Les négociations entre les militaires et l’opposition ont été suspendues le 20 mai, chaque camp refusant de céder à l’autre la direction de la transition, censée durer trois ans.

Le bilan total des victimes depuis le déclenchement d’une violente répression le 3 juin – marquée par la dispersion du sit-in principal à Khartoum – est de 118 morts, a ajouté ce comité de médecins, alors que le gouvernement évoque 61 morts.

A la suite de ces violences, l‘Union africaine (UA) avait suspendu le Soudan «jusqu’à l’établissement effectif d’une autorité civile de transition».

Les chefs de la contestation ont appelé à «la vraie désobéissance» civile à partir du dimanche 9 Mai, et averti que ce mouvement ne s’arrêterait qu’avec l’avènement d’un gouvernement civil, leur principale revendication depuis la chute d’Omar el-Béchir.

Dans un communiqué diffusé à l’issue de sa visite à Khartoum, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a appelé vendredi, l’armée, le peuple et les forces politiques du Soudan «à faire preuve de courage et de responsabilité en prenant des actions rapides vers une période de transition démocratique et consensuelle dans le pays».