Le diamantaire franco-israélien Steinmetz sera jugé en Suisse pour corruption en Guinée

L’homme d’affaires franco-israélien Beny Steinmetz, accusé d’avoir versé des pots-de-vin en Guinée pour l’obtention d’une concession minière, sera bien jugé dans la même affaire en Suisse, pour corruption et usage de faux, même s’il a obtenu l’abandon des poursuites judiciaires par l’Etat guinéen, à la suite d’une négociation à l’amiable.

Le diamantaire Steinmetz, chef de la société Beny Steinmetz Group Resources (BSRG), avait obtenu, en 2008, un permis d’exploitation sur les blocs 1 et 2 du gisement de Simandou (sud de la Guinée), considéré comme l’une des plus grandes réserves mondiales de minerai de fer.

Mais ce permis avait été retiré au BSRG par le président Alpha Condé, arrivé au pouvoir en 2010, pour cause de distribution de pots-de-vin en vue de l’obtention du titre minier.

En février passé, grâce à la médiation menée par l’ancien président français, l’Etat guinéen et Beny Steinmetz ont fini par trouver un accord à l’amiable. BSGR a renoncé à ses droits sur Simandou et a obtenu, en contrepartie, les droits d’exploitation d’une mine de fer de Zogota, en partenariat avec une autre société minière (Niron Metals). De son côté, l’Etat guinéen a abandonné ses poursuites contre BSGR.

Seulement, en 2013, les autorités guinéennes avaient envoyé une commission rogatoire internationale en Suisse, où Beny Steinmetz réside avec sa famille. C’est suite à cette initiative que la procédure genevoise a été enclenchée.

Dans son communiqué publié lundi 12 août, annonçant le jugement de Steinmetz, le Ministère public genevois explique qu’«une partie importante de l’activité du groupe BSRG était conduite à l’époque depuis Genève, où Beny Steinmetz était domicilié.

Les sommes versées à titre de pots-de-vin selon l’acte d’accusation s’élèvent à environ 10 millions de dollars, dont une partie a transité par des comptes bancaires du milliardaire en Suisse.

Le patron de BSRG risque jusqu’à 10 ans de prison. Son procès pourrait avoir lieu en 2020. En plus de l’homme d’affaires, la justice helvétique accuse également dans la même affaire, le Français Frédéric Cilins, directeur de BSGR Guinea, et Sandra Merloni-Horemans, directrice du groupe BSGR à Genève, d’avoir émis de fausses factures et de faux contrats.