Cameroun : un drone à l’énergie solaire pour lutter contre Boko Haram

En guise de contribution à la lutte que mène son pays contre Boko Haram, un jeune inventeur camerounais, a mis au point un drone fonctionnant à l’énergie solaire et qu’il compte commercialiser à travers une levée de fonds de 500 millions de FCFA lancée depuis mai dernier.

«Ayant fait mes études supérieures dans l’Extrême-Nord du Cameroun, et voyant sans cesse de nombreuses familles obligées de quitter leurs domiciles à cause de la guerre, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose», a déclaré Borel Teguia sur Cameroon-Info.net.

«C’est ainsi que j’ai commencé à travailler sur cet engin miniature qui pourrait voler, prendre des images visualisables en temps réel, et permettre de mieux surveiller les frontières camerounaises», a expliqué ce jeune âgé de 25 ans, ingénieur de conception en énergies renouvelables, diplômé de l’Ecole nationale supérieure polytechnique (ENSP) de Maroua.

Doté de quatre moteurs symétriques, l’appareil qui pèse 700 g, avec une coque fabriquée à base d’aluminium et de plastique, assure une parfaite stabilité durant le vol, dont la durée est augmentée grâce à l’alimentation de l’appareil par l’énergie solaire.

Ainsi, là où «les drones civils existants ont un temps de vol relativement faible, entre 30 à 45 minutes, limitant ainsi leur champ d’application dans plusieurs domaines », celui de Borel peut, assure son inventeur «recharger ses batteries en cours de vol à partir de l’énergie du soleil, permettant ainsi de faire 1 h à 2 h de temps de vol».

L’insurrection de Boko Haram, qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, et sa répression par l’armée, ont fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés au Nigeria avant de s’étendre aux pays voisins le Niger, le Tchad et le Cameroun.

Depuis 2015, les pays de la région luttent contre Boko Haram au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée dans la région du Lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés de citoyens locaux.