Sommet de la CEMAC : L’Afrique centrale veut réformer le Franc CFA

Les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), ont manifesté, vendredi 22 novembre, leur intention de reformer le Franc CFA, monnaie héritée de l’époque coloniale.

Réunis en sommet extraordinaire ce week-end à Yaoundé, les dirigeants de ces pays ont décidé « d’engager une réflexion approfondie sur les conditions et le cadre d’une nouvelle coopération » monétaire avec la France, selon un communiqué publié à l’issue de la rencontre.

Pour être pragmatiques, ils ont confié à leur banque centrale, la Banque des Etats d’Afrique centrale (BEAC), la charge «de proposer dans des délais raisonnables un schéma approprié conduisant à l’évolution de la monnaie commune ».

Le communiqué est resté quelque peu vague quant à ce qui est attendu de cette « évolution ». Mais les déclarations de certains présidents donnent quelques indices qui restent à confirmer.

Le cas du président tchadien, Idriss Déby, qui a affirmé sur les antennes de la télévision camerounaise que «demain, quand nous sortirons du franc CFA, nous appartiendrons à un seul (cadre monétaire) ».

A en croire le président Déby les partenaires français seraient « ouverts à tous les dialogues possibles » avec les pays de la sous-région, et que « les institutions de la CEMAC et la BEAC ont été chargées de négocier, mais non dans la précipitation».

Le président Paul Biya, l’hôte du sommet, a exhorté sur la nécessité de « rester flexible à toute proposition de réforme », tout en reconnaissant, tout de même, que « l’actuelle politique monétaire a permis jusqu’à présent d’assurer la stabilité financière » de la sous-région.

L’Afrique centrale emboite ainsi le pas de l’Afrique de l’Ouest qui est déjà sur le chemin de l’introduction d’une nouvelle monnaie, baptisée l’éco, en 2020. Mais ce n’est pas la première fois que les Etats membres de la CEMAC évoquent l’avenir du franc CFA.