Plus de 5.000 prisonniers graciés par le président tanzanien

Le président tanzanien, John Magufuli, a accordé ce lundi, sa grâce à 5.533 prisonniers, à l’occasion de la célébration ce 9 décembre, du 58ème anniversaire de l’indépendance du pays.

Son concerné les condamnés ayant écopé d’une peine de prison d’un an ou moins, et ceux qui sont à moins d’un an de la fin de leur peine.

«Je pense que cela soulagera ceux qui ont été emprisonnés pour des infractions mineures et ceux qui n’ont pas pu avoir des avocats pour les représenter ou de l’argent pour payer les amendes», a estimé M. Magufuli.

« La grâce aidera aussi à décongestionner nos prisons » qui comptent actuellement 35.803 prisonniers, a-t-il ajouté lors de ces cérémonies qui avaient lieu à Mwanza (nord).

Pour la première fois depuis l’élection de M. Magufuli fin 2015, des représentants du Chadema, le principal parti d’opposition, assistaient à ces cérémonies.

Le président les a laissés saluer l’audience. Quand ce fut son tour, le président du Chadema, Freeman Mbowe, a saisi l’opportunité pour exprimer les inquiétudes de l’opposition. «Notre présence ici est l’expression de la nécessité d’avoir une réconciliation en Tanzanie», a-t-il déclaré.

«Laissons ce jour ouvrir un nouveau chapitre dans lequel nous coopérerons, nous nous critiquerons les uns les autres et nous encouragerons la démocratie. Monsieur le président, vous avez l’opportunité d’écrire l’histoire en rectifiant tous ces problèmes», a-t-il plaidé.

En novembre dernier, le Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti au pouvoir, a remporté plus de 99% sièges aux élections locales boycottées par l’opposition. Des élections législatives et présidentielles sont prévues en 2020.

Surnommé « Tingatinga » (bulldozer en swahili), le président Magufuli a marqué les esprits depuis sa prise de fonction fin 2015 en se montrant inflexible dans la lutte contre la corruption.

Mais il a aussi été critiqué par Amnesty International pour un recul inédit des libertés fondamentales sous son régime, qui a multiplié les actions répressives contre les médias, la société civile et l’opposition.