Le sommet de la France avec le G5 Sahel reporté à cause d’une attaque au Niger

Alors que la présidence française assurait mercredi que les chefs d’Etat des cinq pays du G5 Sahel seront bien présents lundi 16 décembre à Pau (sud-ouest de la France) pour une réunion avec le président français Emmanuel Macron, consacrée à la lutte contre les djihadistes au Sahel, cette rencontre au sommet, a été finalement reportée à début 2020 à cause d’une attaque armée contre un camp militaire au Niger.

D’après l’Elysée, le chef d’Etat français a décidé de reporter cette rencontre  en accord avec son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou. Ils auraient, tous les deux, convenu « de proposer à leurs homologues de reporter au début de l’année 2020 la tenue, en France, du sommet consacré à l’opération Barkhane et à la force conjointe du G5 Sahel», ajoute l’Elysée.

L’attaque jihadiste perpétrée mardi contre un camp de l’armée nigérienne à Inates, à l’ouest du pays, proche du Mali, a fait 71 morts et des disparus, selon un communiqué du ministère nigérien de la défense. Ce bilan est le plus lourd subi par l’armée nigérienne depuis le début des attaques jihadistes dans le pays, en 2015.

La France a dépêché sur place le chef d’Etat-major des armées qui devrait, entre autres, rencontrer le président Issoufou.

Le sommet de Pau consacré à la lutte contre le terrorisme et à la présence militaire française au Sahel continue de susciter de nombreuses critiques, particulièrement au sein d’une partie de l’opinion africaine qui reproche à Macron le ton utilisé lors de l’annonce de la tenue de cette rencontre.

Macron qui refuse que la force Barkhane soit associée à des «visées néocoloniales», attend, en effet, que les présidents sahéliens «clarifient» et «assument» à la réunion de Pau, leur position sur cette présence des soldats français au Sahel. Faute de quoi, il en tirerait les conséquences nécessaires.

Devant cette polémique, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a indiqué mercredi que « le partenariat doit être respectueux des uns et des autres. J’estime que le ton et les termes employés avant l’invite posent problème parce que c’est le contenu des débats qu’on doit avoir ensemble. Cela signifie que nous devons avoir des rapports de respect mutuel».

Il a aussi précisé que les chefs d’Etat du G5 Sahel allaient se concerter pour adopter une position commune suite aux propos de Macron.