Affrontements meurtriers entre miliciens centrafricaines pour le contrôle de Bria 

des affrontements meurtriers intercommunautaires en Centrafrique, opposent depuis samedi soir, des miliciens armés pour le contrôle de la ville de Bria, dans l’est du pays, selon des sources humanitaires.

«Les tirs ont cessé. La Minusca s’est déployée partout dans la ville. Il y a un grand nombre de déplacés », a déclaré dimanche le porte-parole de la mission des Nations unies en Centrafrique, Vladimir Monteiro, précisant que «c’est un conflit entre groupes ethniques» faisant «suite à des affrontements au sein du FPRC».

La situation dans cette ville reste très confuse, et aucun bilan officiel n’a été communiqué. «On ne peut pas sortir. J’ai quitté la ville pour me réfugier au (quartier) PK3. Il y a des morts et des blessés», a indiqué le préfet adjoint de Bria, Malick Adoum.

Divers groupes armés et milices d’autodéfense se disputent le contrôle de Bria, une cité riche en diamants, depuis que la Séléka, une coalition de groupes rebelles, a pris le contrôle de cette partie du pays en 2012.

Le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’un des principaux groupes issus de l’ex-Séléka qui contrôlait la ville, s’est scindé ces derniers mois, selon plusieurs sources présentes sur place.

Les membres de l’ethnie rounga, dont est issu le chef militaire du FPRC, Abdoulaye Hissène, et plusieurs de ses officiers, font désormais face à une alliance de deux autres ethnies présentes à Bria, les Goula et les Kara, parfois membres du FPRC.

La ville de Birao, dans l’extrême-nord du pays, a été ravagée par ce conflit pour le contrôle de l’axe routier vers le Soudan. Ces affrontements se sont depuis étendus à la préfecture voisine de Bria.

La Centrafrique est déchirée par une guerre qui a forcé près du quart de ses 4,7 millions d’habitants à fuir leur domicile.

Même si les violences ont considérablement baissé depuis la signature d’un accord de paix entre le gouvernement et 14 groupes armés, les exactions contre les civils et les affrontements entre milices se poursuivent. Deux tiers du territoire échappent toujours au contrôle du pouvoir central à Bangui.