Covid-19 : L’Afrique assommée sur le plan socio-économique

Malgré le faible nombre de cas d’infection du nouveau coronavirus en Afrique, le continent ne demeure pas le moins impacté sur le plan socio-économique, assure dans une tribune, l’ancien Secrétaire exécutif de la commission économique des Nations-Unie pour l’Afrique, Carlos Lopes, tout en appelant les dirigeants africains à l’action.

« Même si le taux d’infection reste faible, la dévastation socio-économique se fait déjà sentir. L’accès à l’eau potable et aux services de santé de base reste un défi sur tout le continent, ce qui rend les mesures de confinement prises par la plupart des pays encore plus difficiles », écrit-il.

Membre de la commission mondiale sur l’économie et le climat, Lopes explique que la pandémie du Covid-19 va entraver gravement les ambitions de développement de l’Afrique et mettra fin à deux décennies d’améliorations macroéconomiques et de gains sociaux réussis.

«Le continent s’efforce déjà de sortir 400 millions de personnes de la pauvreté et 200 millions de la faim », a-t-il rappelé, soulignant que le ralentissement financier retardera la lutte contre la pauvreté sur le continent.

Revenant sur les statistiques, il indique que « les premières estimations suggèrent que l’Afrique devrait faire face à au moins 500 milliards de dollars de coûts économiques cette année, en raison du coronavirus ».

« C’est le moment pour les dirigeants africains de conduire le développement national de manière à dépasser les anciennes voies de développement et à mettre en marche, un modèle de croissance appartenant à des Africains, durable, inclusif et résilient », propose l’ex SG de la CEA.

Carlos Lopes a incité l’Afrique à prendre des décisions réfléchies, soulignant que les investissements réalisés maintenant auront des impacts durables et doivent donc être choisis avec soin. Il conclut que « le monde post-Covid-19 offre à l’Afrique une occasion importante de revitaliser son économie dans un cadre vert qui soutient une population saine et prospère tout en préservant les biens communs mondiaux ».