L’armée burundaise dans le collimateur de Human Rights Watch

Human Rights Watch (HRW) exige des autorités burundaises une «une enquête fouillée» sur les exécutions sommaires perpétrées par les forces de l’ordre du pays. Selon HRW, dans un communiqué rendu public ce jeudi, au moins 47 personnes ont été exécutées suite à l’attaque d’un groupe armé dans la province de Cibitoke située au nord-ouest du pays. Pire, il s’agirait des rebelles qui s’étaient rendus aux autorités.

HRW qui a reçu plusieurs témoignages sur les lieux où les massacres se sont produits, pointe du doigt à la fois l’armée, la police, la ligue jeunesse du parti au pouvoir (appelée communément imbonerakure), ainsi que l’Etat qui aurait sa part de responsabilité.

«Nous pensons que l’implication de plusieurs policiers, de militaires et d’autorités locales, ainsi que de jeunes du parti au pouvoir, indiquerait un niveau de coordination et une responsabilité de l’Etat dans ces exécutions», a indiqué à une presse Carina Tersakian, chercheuse à Human Rights Watch.

L’organisation de défense des droits de l’homme ne se limite pas au constat, mais invite aussi les autorités burundaises à assumer leurs responsabilités en ouvrant une enquête indépendante sur ces événements survenus entre le 30 décembre et le 3 janvier.

«Nous demandons aux autorités burundaises, immédiatement, d’ouvrir une enquête fouillée, indépendante, et de faire en sorte que les personnes responsables soient traduites en justice. Pas seulement les personnes qui ont tué ces combattants, mais également leur commandant ou leurs supérieur hiérarchique», a poursuivi Tersakian.

Selon le directeur de Human Rights Watch pour l’Afrique, Daniel Beleke, «les forces de la sécurité du Burundi ne peuvent exécuter les gens qu’elles détiennent au nom de la sécurité nationale». Le gouvernement burundais n’a pas réagi à ces accusations.

Le groupe armé attaqué viendrait, d’après HRW, de la République démocratique du Congo. Il a fait son apparition en fin décembre dernier.