Somalie : Des manifestations contre le président Farmajo agitent Mogadiscio

Des manifestations d’opposants au président Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, ont tourné, dimanche dans la capitale Mogadiscio, à des confrontations entre des hommes armés et les forces somaliennes.

Des échanges de tirs ont eu lieu dans différents endroits de la capitale. Tous les axes majeurs sont désormais bloqués par les forces armées et la tension reste tendue, selon des témoignages.

Dans un communiqué, le ministère de la Sécurité intérieure a indiqué que « plus tôt aujourd’hui, nos forces ont déjoué plusieurs tentatives d’attaques contre le public et ont arrêté la milice organisée qui était entrée dans la capitale avec l’intention d’instiller la peur et la panique au sein du public ».

Les manifestants se disent hostiles à la prolongation du mandat du président. En effet, le 12 avril dernier, le Parlement somalien a voté une loi prolongeant de deux ans ce mandat qui avait expiré le 8 février.

Pour les députés, cette mesure était pour donner l’occasion à la Commission électorale d’organiser, d’ici 2023, les élections qui n’avaient pas pu se tenir au moment opportun en raison des divergences entre le pouvoir central et les dirigeants régionaux.

L’opposition avait dénoncé cette initiative. Depuis le 8 février, une coalition de candidats à la présidentielle avait déclaré ne plus reconnaître l’autorité de Farmajo en tant que président et réclamait sa démission.

L’Union africaine avait aussi condamné l’extension du mandat du chef de l’Etat somalien. Dans un communiqué, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) avait reproche à la chambre des représentants, d’avoir repoussé les élections aux dépends de l’unité et de la stabilité du pays. Plusieurs partenaires de la Somalie, dont les Etats-Unis et l’Union européenne, étaient en faveur de la tenue d’élections le plus rapidement possible.

Dans une vidéo tweetée dimanche, le Premier ministre somalien, Mohamed Hussein Roble a mis en avant « le dialogue » qui « est la meilleure option » pour le pays. Il a dit espérer réussir  le processus de dialogue qu’il a déjà entamé.