La Russie livre des armes légères à la RCA

L’ambassade de Russie à Bangui, la capitale de la République centrafricaine (RCA), a fait part lundi d’un don d’armes légères de Moscou  à ce pays d’Afrique.

« La Russie a livré à titre gratuit la 3e cargaison des armes légères à la République centrafricaine. Ce sont des armes légères, c’est-à-dire des armes automatiques, mitrailleuses, fusils de précision, pistolets, lance-roquettes, grenades et munitions», précise l’ambassadeur, Vladimir Titorenko dans un communiqué.

Alors que la RCA est sous embargo de l’ONU sur les armes depuis 2013, le Conseil de sécurité a été mis au courant de cette livraison, a souligné Titorenko, expliquant que «l’autorisation du Conseil de Sécurité de l’ONU n’était pas nécessaire pour effectuer un transfert d’armes légères, il ne fallait que le notifier».

La Russie soutient ouvertement, depuis 2018, la RCA qui fait face à une guerre civile. Parallèlement à la livraison d’armes, des instructeurs militaires russes entrainent les forces armées centrafricaines et assurent la garde rapprochée du président.

Mais, ces instructeurs sont, ces derniers temps, de plus en plus accusés de violations des droits de l’homme. Une enquête d’un Groupe de travail de l’ONU a révélé l’existence de «trois acteurs qui participent occasionnellement aux hostilités et offrent leurs services au gouvernement de la Centrafrique ». Il s’agit, selon l’ONU, de Sewa Security Services, une société de sécurité privée russe, Lobaye Invest SARLU, une entreprise de prospection minière russe et la société militaire privée russe Wagner.

Ces sociétés seraient responsables de «graves violations des droits de l’homme » dont les détentions arbitraires, torture pendant les interrogatoires, disparitions forcées, déplacements forcés des populations civiles et attaques croissantes contre les acteurs humanitaires, d’après les rapports des Nations Unies.

D’autres investigations menées, séparément, par RFI et la Mission de l’ONU en RCA (MINUSCA) incriminent aussi les paramilitaires russes. Les autorités de Bangui ont annoncé l’ouverture d’une enquête pour faire la lumière sur ces différentes accusations.