Cameroun-Automobile : Un licenciement d’une trentaine d’employés par CAMI crée la polémique

La filiale camerounaise du groupe CFAO, Cameroon Motors Industries (CAMI), a décidé de limoger 34 de ses employés en raison des difficultés financières, mais la mesure passe mal pour le personnel mis à la porte.

La rupture du contrat liant l’entreprise à ces agents devait prendre effet à partir du 31 août 2021. Dans une lettre de licenciement adressée aux employés concernés, le 25 août dernier, le concessionnaire automobile avait manifesté « le regret » d’informer de sa décision « de mettre un terme au contrat de travail (…) suite à la restructuration de l’entreprise récemment annoncée nous imposant des licenciements pour motif économique ».

«Cami vient en effet de clôturer une troisième année financièrement difficile, au cours de laquelle la recapitalisation a dû être opérée, et ce par des actionnaires n’ayant pas perçu de dividendes les deux années précédentes. La crise de Covid-19 et les tensions de stocks à l’échelle mondiale sur la production des véhicules légers, entre autres facteurs, rendent incertaines les perspectives» du proche avenir pour l’entreprise, avait-il poursuivi.

L’entreprise, présente au Cameroun depuis plus de 40, ans assure avoir associé les autorités compétentes dans sa démarche, et promis l’octroi au personnel licencié d’« un certain nombre d’avantages (…) largement au-delà de ce prescrit la législation ».

Un des renvoyés de l’entreprise, Alphonse Ayissi Abena, a estimé qu’il est « inhumain et irresponsable de mettre à la porte à la veille de la rentrée scolaire des chefs de famille », dénonçant ces «licenciements ciblés et abusifs que le top management de Cami veut faire passer sous le fallacieux prétexte de licenciement économique».

Abena, qui assure par ailleurs la présidence de la Fondation camerounaise des consommateurs (Focaco), et qui souligne que ce licenciement n’est focalisé que « sur la main d’œuvre locale plutôt que celle étrangère largement mieux rémunérée» invitant la direction de Cami à reconsidérer sa décision. Au cas contraire, a-t-il dit, c’est au gouvernement d’assumer ses responsabilités en appelant la société à réintégrer les employés mis à la porte.