La CIJ condamne l’Ouganda à un dédommagement de 325 millions de dollars au profit de la RDC

La Cour internationale de justice (CIJ) a finalement tranché, après plusieurs années, dans le litige qui opposait la République démocratique du Congo (RDC) à son voisin l’Ouganda, en ordonnant ce mercredi à Kampala de verser 325 millions de dollars à Kinshasa à titre de  réparations pour les dommages causés pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003).

Cette somme englobe les préjudices causés en termes de pertes en vies humaines (225 millions de dollars), les dommages aux biens (40 millions) et les dommages aux ressources naturelles (60 millions), a précisé la juge présidente de la Cour, Joan Donoghue.

Pendant ladite guerre, des troupes ougandaises, ainsi que de huit autres pays africains dont le Rwanda, avaient envahi la partie Est de la RDC, soutenant des forces rebelles. D’après l’ONU, le conflit avait fait des centaines de milliers de morts.

La plus haute juridiction de l’ONU a précisé que compte tenu des éléments de preuves versés au dossier, le nombre de morts pour lesquels l’Ouganda doit des réparations, se situe entre 10.000 et 15.000 personnes environ.

Pour les dommages subis, Kinshasa exigeait 11 milliards de réparations, montant qualifié «d’exorbitant» et «d’extrêmement excessif» par Kampala.

La CIJ, créée pour régler les litiges entre Etats, a imposé à l’Ouganda un calendrier de payement par tranches de 65 millions de dollars au 1er septembre de chaque année, pour la période s’étalant jusqu’en 2026. En cas de refus de s’acquitter de sa dette, le pays se verra imposer des intérêts de 6% annuellement. La RDC pourra saisir la Cour si elle ne perçoit pas les paiements.

Soulignons que l’armée ougandaise est à nouveau présente, depuis fin novembre, dans l’Est de la RDC, en Ituri, cette fois-ci pour mener conjointement avec l’armée congolaise une offensive contre les rebelles ougandais ADF (Allied Democratic Forces), un groupe armé devenu une branche de l’organisation Etat islamique (EI) en Afrique centrale.

L’Est de la RDC est assez convoité par des pays étrangers et des multinationales en raison de son sous-sol riche en pierres précieuses.