PAM : Près de 13 millions de personnes menacées par la famine dans la Corne de l’Afrique

Un nombre record de treize millions de personnes sont confrontées à la famine, en raison de la sécheresse, au Kenya, en Somalie et en Ethiopie, a alerté mardi le Programme alimentaire mondial (PAM) dans un communiqué.

D’après l’agence onusienne, la Corne de l’Afrique connaît sa pire sécheresse depuis plus de quatre décennies. Trois années consécutives se sont écoulées sans une véritable saison de pluies, provoquant une perte des cultures et une mortalité anormalement élevée du bétail.

«Les récoltes sont ruinées, le bétail meurt et la faim augmente alors que des sécheresses récurrentes affectent la Corne de l’Afrique», a fait part Michael Dunford, Directeur régional du PAM en Afrique de l’Est.

Pour le Directeur régional de l’UNICEF pour l’Afrique orientale et australe, Mohamed Fall, les «enfants paient le plus lourd tribut» de cette situation «dont ils ne sont pas responsables». La crise due au climat prive, selon ses propos, les enfants «d’un foyer, d’un repas, d’une salle de classe et de l’accès à des services de santé vitaux». Environ 5,5 millions d’enfants sont menacés de malnutrition aiguë en Erythrée, Ethiopie, Kenya et Somalie.

En plus de la sécheresse, la région est confrontée également à la pandémie de Covid-19, aux conflits internes, ainsi qu’à la hausse des prix des aliments de base qui en découle.

Les cadres de l’ONU préviennent que les nouvelles prévisions de précipitations inférieures à la moyenne menacent d’aggraver les conditions de vie des populations déjà désastreuses dans les mois à venir.

Ils appellent ainsi à des actions urgentes pour éviter d’assister à une crise humanitaire similaire à celle de 2011 en Somalie, où 250.000 personnes sont mortes de faim pendant une sécheresse prolongée. «La situation exige une action humanitaire immédiate et un soutien constant pour renforcer la résilience des communautés pour l’avenir», d’après Dunford.

Le PAM dit avoir besoin de 327 millions de dollars pour répondre aux besoins immédiats des pays affectés au cours des six prochains mois, tandis que l’UNICEF réclame une enveloppe de 123 millions pour ses opérations dans la région.