Le SG de l’ONU condamne l’arrestation de 4 membres de la MINUSCA en Centrafrique

Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a condamné avec fermeté, ce mercredi 23 février, l’arrestation de quatre Casques bleus, membres de la Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA), chargés de la protection rapprochée du Chef d’état-major de la Force de la Mission.

«Conformément à l’Accord sur le statut des forces de 2014 entre l’ONU et le Gouvernement de la République centrafricaine relatif à la MINUSCA, ces membres de la MINUSCA bénéficient de privilèges et d’immunités qui leur sont accordés dans l’intérêt de l’Organisation des Nations Unies», a rappelé Guterres, par la voie de son porte-parole Stéphane Dujarric qui a fait une déclaration à la presse.

Le SG a déploré le fait que la procédure spécifique prévue par cet Accord, en cas de soupçons d’infraction, n’a pas été suivie. Il a ainsi invité le gouvernement de Bangui «à respecter toutes ses obligations en vertu du droit international, y compris l’Accord sur le statut des forces, et à remettre sans condition et sans délai ces personnels de la MINUSCA».

Rappelons que ces Casques bleus ont été arrêtés lundi 21 février à l’aéroport international de Bangui-M’poko et sont toujours détenus par la gendarmerie centrafricaine. Sur les réseaux sociaux, ces soldats ont été largement accusés de vouloir assassiner le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, qui devait atterrir sur le même aéroport.

La MINUSCA, qui a déjà expliqué que les Casques bleus concernés étaient venus accompagner le Chef d’état-major qui partait pour la France, a condamné vivement l’«instrumentalisation» de cet incident, et rejeté «catégoriquement les accusations d’atteinte à la sureté de l’Etat».

Pourtant, du côté de la justice centrafricaine, l’affaire semble être sérieuse. Le parquet a annoncé, mardi, l’ouverture d’une enquête «pour faire la lumière sur les faits».

Les quatre militaires, «de nationalité française, italienne, roumaine et bulgare» se trouvaient à bord d’un «véhicule suspect», non siglé ONU, «à moins de 30 mètres du passage du convoi présidentiel», selon le procureur Lengande qui a aussi souligné que ce véhicule «était suivi par les services de renseignements de la police depuis deux mois».