Ultimatum sur le chronogramme de la transition : Le Burkina Faso et la Guinée défient la CEDEAO

La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) avait donné, le 25 mars dernier, à la Guinée et au Mali, un délai d’un mois pour proposer des chronogrammes acceptables pour un passage du pouvoir aux civils, sous peine de sanctions.

Cet ultimatum a expiré ce lundi 25 avril et les deux pays n’ont pas répondu aux attentes de l’organisation sous-régionale faisant fi de son ultimatum.

 Au Burkina, le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, a fait part à la presse, du maintien de la durée de trois ans pour la transition, laquelle durée tient compte de la réalité sur le terrain.

«Nous n’allons pas sacrifier nos efforts pour ramener la paix au Burkina Faso en courant derrière un calendrier intangible et dont le délai ne tient pas du tout compte des réalités du terrain», a déclaré Lionel Bilgo.

A l’heure actuelle, estime-t-il, il sera difficile d’organiser «les élections dans la paix et la quiétude», compte tenu de l’insécurité qui règne dans le pays.

«Pourquoi mettre en danger des vies humaines alors que notre priorité principale est de sécuriser le territoire burkinabè ?», s’est interrogé Lionel Bilgo, prévenant qu’une transition de moins de trois ans, ne pourra être envisageable que si les autorités parviennent à sécuriser le pays dans le court terme.

De son côté, le porte-parole du gouvernement de transition en Guinée-Conakry, Ousmane Gaoual Diallo, s’est également exprimé lundi, déclarant qu’«on n’a pas transmis de document à la CEDEAO et nous étions clairs là-dessus, depuis le début. Le gouvernement guinéen n’agit pas sous des contraintes ou sous le diktat de qui que ce soit».

Rappelant que la Guinée est membre-fondateur de l’organisation sous-régionale, Diallo a estimé que, «depuis un certain temps», la CEDEAO «s’est détournée de l’objectif d’être cette institution au service des populations». «La Guinée prendra la bonne décision lorsque le moment viendra», a-t-il précisé.

Ces deux pays s’exposent ainsi aux sanctions économiques et financières de la CEDEAO, comme c’est déjà le cas pour le Mali.