Libye-Crise institutionnelle : La grogne sociale prend de l’ampleur

Dans le sillage des rivalités qui persistent entre les deux clans rivaux qui se disputent le pouvoir depuis 2011 en Libye, ces dernières semaines la grogne sociale croissante est montée d’un cran contre l’impasse politique actuelle dans le pays.

Dans un communiqué rendu public cette fin de semaine, le mouvement libyen des jeunes «Beltress» a appelé à l’accélération des pourparlers entre les belligérants pour l’organisation dans les meilleurs délais des élections générales en vue de mettre un terme à la crise institutionnelle actuelle, et éviter ainsi le retour à la guerre civile dans le pays en faisant barrage aux «tentatives des partis destructives, anarchiques, qui ont dilapidé les deniers publics».

Le mouvement Beltress réaffirme son attachement aux principaux objectifs du vendredi de la colère des jeunes  à savoir : Accélérer les élections présidentielles et législatives, charger le Conseil présidentiel à dissoudre tous les organes politiques et à déclarer l’état d’urgence, résoudre la crise de l’électricité et clarifier les faits au peuple, annuler la décision proposée de supprimer les subventions sur le carburant et de modifier le poids et le prix du pain ainsi que le départ de toutes les forces étrangères et des mercenaires opérant à l’est, à l’ouest et au sud du pays.

Par ailleurs, vendredi dernier à Tobrouk (est), des protestataires se sont introduits de force dans le Parlement avant d’y mettre le feu en guise de mécontentement contre l’indifférence de leurs dirigeants et la dégradation des conditions de vie dans le pays pourtant largement pourvu de réserves pétrolières.

Le Parlement fait partie des symboles du clivage de la Libye entre les autorités siégeant en Cyrénaïque (est), à l’instigation du  maréchal dissident Khalifa Haftar, et une administration installée à Tripoli (ouest) et chapeautée depuis l’année dernière, par l’homme d’affaires, Abdelhamid Dbeibah.

A noter que les hommes du maréchal Haftar paralysent depuis la mi-avril d’importantes installations pétrolières, ce qui constitue un moyen de pression pour faire tomber l’administration basée à Tripoli.

Samedi dernier, des contestataires ont barricadé les voies d’accès à Misrata (ouest), après avoir pillé et réduit en cendres la veille, le siège du Conseil municipal, d’après la presse locale. La nuit suivante, des manifestants ont convergé vers divers points de Tripoli, bloquant des routes et incendiant des pneus, d’après des images relayées par les médias locaux.