Afrique Occidentale et Centrale : plus de 12.400 écoles fermées l’an dernier pour raison d’insécurité

Le fonds mondial des Nations Unies pour l’éducation dans les situations d’urgence et de crise prolongée, Éducation sans délai (ECW), a alerté, mercredi, que près de 12.400 écoles de huit pays d’Afrique de l’Ouest et centrale ont fermé leurs portes ou cessé de fonctionner à la fin de l’année scolaire 2021-22, en raison de l’insécurité persistante et croissante, rapporte un communiqué publié mercredi sur le site d’information de l’ONU.

Selon l’organisation, le nombre d’établissements d’enseignement fermés de force ou qui n’offrent plus de cours a augmenté d’un tiers en deux ans. Elle explique que les attaques des groupes armés non étatiques ou le climat d’insécurité poussent soit les enseignants à fuir, soit les parents à ne pas envoyer leurs enfants à l’école, s’ils ne sont pas «eux-mêmes dans un processus de déplacement forcé à répétition vers des zones plus sûres».

Parmi ces huit pays, le Burkina Faso reste le pays le plus touché, avec près de 4.258 écoles fermées, suivi du Cameroun (3.285), du Mali (1.730), de la République centrafricaine (999), du Nigéria (934), du Niger (890), de la République démocratique du Congo (307) et du Tchad (10).

Le fonds onusien précise qu’au total 57 millions d’enfants, d’adolescents et de jeunes ne sont pas scolarisés présentement en Afrique Occidentale et Centrale. «Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’il représente le double de la part de la région dans la population mondiale des enfants de l’âge correspondant (6 à 18 ans – 12,05%)», déplore Éducation sans délai.

Les attaques contre les établissements d’enseignement ont un impact dévastateur sur l’accès à l’apprentissage et sur le développement global d’une société, souligne aussi l’organisation, ajoutant que, outre les décès et les blessures causés par les attaques, elles entraînent souvent une baisse de l’assiduité des élèves, des problèmes de déploiement et de rétention des enseignants dans les zones d’insécurité.

Les gouvernements, ainsi que toutes les parties au conflit et la communauté internationale sont ainsi exhortés à prendre des mesures concertées pour mettre fin aux attaques et aux menaces contre les écoles, les étudiants et le personnel scolaire en Afrique Occidentale et Centrale.